Annonces d'Edouard Philippe : "Ces mesures sont intéressantes, après il faut qu'elles soient traduites dans les faits", estime Frédéric Péchenard
Selon l'ancien directeur de la police nationale et conseiller de Paris (LR) Frédéric Péchenard, le gouvernement doit montrer "de la fermeté", et construire plus de places de prison pour éviter que les gens condamnés à des peines de moins de six mois puissent les effectuer.
L'ancien directeur de la police nationale et conseiller de Paris (LR) Frédéric Péchenard a estimé mardi 8 janvier sur France Inter que les mesures de sécurité annoncées lundi soir par le Premier ministre étaient "intéressantes" mais qu'il fallait qu'elles soient "traduites dans les faits". Selon lui, le gouvernement doit montrer "de la fermeté", et construire plus de places de prison pour éviter que les gens condamnés à des peines de moins de six mois puissent les effectuer.
"Ce que je demande au gouvernement, c'est de rétablir l'Etat de droit", a dit Frédéric Péchenard au lendemain du discours de fermeté tenu par le Premier ministre Edouard Philippe, qui entend notamment créer un fichier des manifestants violents.
Cela fait huit semaines à Paris que les Parisiens sont empêchés de vivre normalement, avec des gens qui mettent Paris à feu et à sac.
Frédéric Péchenardà France Inter
"Il faut que l'on montre de la fermeté. Il faut arrêter de voir les policiers et les gendarmes reculer face aux émeutiers, c'est un choix politique. On peut aussi décider que l'on ne recule pas pour que désormais, les gens sachent bien que s'ils veulent venir manifester, ils sont les bienvenus - la police est là aussi pour protéger les manifestants - mais que les émeutiers doivent être sanctionnés", a expliqué Frédéric Péchenard, appelant à changer la "doctrine du maintien de l'ordre" qui selon lui est inadaptée face à des émeutiers.
Selon Frédéric Péchenard, il faut aussi que les gens condamnés à des petites peines de prison ferme aillent réellement en prison, ce qui n'est pas toujours le cas aujourd'hui.
"Les magistrats condamnent mais après il n'y a pas d'exécution de la peine"
"On dit toujours 'la police arrête et les magistrats relâchent', c'est faux. La police arrête, les magistrats condamnent mais après il n'y a pas d'exécution de la peine. Il y a des dizaines de milliers de peines de prison ferme qui ne sont pas exécutées, et là, c'est le cas", a déploré Frédéric Péchenard. "Il n'y a pas assez de places de prison", a dit Frédéric Péchenard, estimant que les condamnations à des peines de prison ferme de moins de six mois n'étaient jamais suivies d'effet en France.
"Mme Belloubet [la ministre de la Justice] a assumé le fait qu'à moins de six mois de prison ferme on n'allait pas en prison", a ajouté Frédéric Péchenard, pour qui "il y a donc une urgence absolue à construire de nouvelles places de prison, ce qu'avait fait Nicolas Sarkozy et ce que ne fait pas Emmanuel Macron".
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