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Avion affrété pour Edouard Philippe : "Il faut encadrer les frais de déplacement des membres du gouvernement"

Jean-Christophe Picard, président de l'association de lutte anticorruption Anticor, a regretté, mardi soir sur franceinfo, "une mauvaise utilisation de l'argent public" alors que Matignon a affrété un vol Tokyo-Paris, à 350 000 euros, pour Edouard Philippe et sa délégation.

Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre Edouard Philippe à la sortie du conseil des ministres, le mercredi 13 décembre, à l'Elysée. (BERTRAND GUAY / AFP)

"On vient d'encadrer les frais de mandat des députés (...), il faut encadrer les frais de déplacement des membres du gouvernement puisqu'il y a des dérapages", a lancé, mardi 19 décembre sur franceinfo, Jean-Christophe Picard. Pour le président de l'association de lutte anticorruption Anticor, l'avion d'un loueur privé affrété par Matignon, pour 350 000 euros, afin de permettre à Édouard Philippe de rentrer plus vite de Nouvelle-Calédonie "est une mauvaise utilisation de l'argent public".

"Ce n'est pas le premier. On se rappelle de Manuel Valls, de Christian Estrosi, a évoqué Jean-Christophe Picard C'est comme ça qu'on retrouvera la confiance entre les électeurs et les élus. Ce n'est pas en déclarant des grands principes qu'on piétine ensuite (...). On n'est pas obligés de faire des lois pour réglementer ça, mais au moins des règles internes." Dans une circulaire de mai 2017, signée par Edouard Philippe, il était demandé "aux membres du gouvernement d'être exemplaire et sobres. Il y avait de bons principes posés, mais on voit bien qu'on ne les respecte pas"

C'est un peu dommage parce qu'Édouard Philippe avait signé une circulaire en mai 2017 destinée à fixer quelques règles déontologiques

Jean-Christophe Picard
président d'Anticor

à franceinfo

Concernant les justifications invoquées par le gouvernement, Jean-Christophe Picard les juge "fumeuses" : "Il n'y avait pas péril en la demeure. On pouvait mieux s'organiser, on ne peut pas louer un avion de luxe pour des questions d'emploi du temps ! Comment on peut déplorer, comme le Premier ministre, qu'il manque 8 milliards à l'entrée de ses fonctions et gaspiller comme ça des centaines de milliers d'euros. C'est inacceptable !"

"La France est endettée", a conclu Jean-Christophe Picard, "le Premier ministre et le président doivent instaurer des règles déontologiques plus strictes, instaurer un contrôle et éventuellement des sanctions. (...) Je crois qu'il faut éviter les excuses fumeuses, il faut dire 'voilà il y a eu un dérapage, on fera attention la prochaine fois', c'est un peu ce qu'on a envie d'entendre. Ce n'est pas très grave ce dérapage, ce n'est pas une infraction pénale mais qu'on nous dise 'on fera attention aux deniers publics à l'avenir'."

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