Lyon : un rapport met en doute la réalité de l'emploi d'une ex-compagne de Gérard Collomb
Les conclusions du rapport de la chambre régionale des comptes ont été rendues publiques, mercredi.
Elle affirme ne "pas disposer d'éléments matériels" justifiant ce poste. Dans son rapport consacré aux finances de la ville de Lyon, et rendu public mercredi 13 novembre, la Chambre régionale des comptes s'interroge sur la réalité de l'emploi d'agent municipal occupé pendant près de dix ans par Meriem Naouri, l'ancienne compagne de Gérard Collomb.
Sur trois pages on apprend, "l'activité alléguée par la ville de cet agent (...) durant la période 2010-2015 sur des fonctions d'accueil et d'information du public n'a fait l'objet d'aucune traduction administrative". "De juillet 2015 à avril 2018, l'agent n'a été affecté à aucun emploi de la ville correspondant à son grade et à ses fonctions effectives", poursuit le rapport.
Au cours de leur instruction, les magistrats de la Chambre ont notamment constaté que dans le logiciel des ressources humaines de la collectivité, l'ex-compagne de Gérard Collomb était la seule "à bénéficier d'un forfait mensuel de 25 heures supplémentaires", montant maximum autorisé par la loi. Sa rémunération brute mensuelle était de 2 480 euros.
Gérard Collomb affirme n'avoir eu connaissance des faits qu'en février
La justice s'était déjà saisie du dossier en début d'année. Lors de leur enquête, les magistrats de la Chambre des comptes avaient en effet alerté en février le parquet de Lyon et Gérard Collomb sur la situation de cet agent, identifiée alors comme son ex-compagne. Le parquet national financier avait alors ouvert une enquête sur de "possibles détournements de fonds publics" au profit de cette campagne. Des perquisitions avaient été menées en juin à l'Hôtel de Ville et au domicile de l'ancien ministre de l'Intérieur.
Ce dernier a réaffirmé, mercredi, n'avoir eu "connaissance des faits qu'en février" dernier. Cette agente, qu'il n'a pas nommée, "a travaillé à la mission Serin, à la mission Rives de Saône. Il y a des dizaines de personnes qui l'ont vue dans ce poste", a assuré le maire, en référence à une enquête administrative interne qu'il avait diligentée.
L'adjoint délégué aux ressources humaines Gérard Claisse a souligné que l'enquête interne commandée par la mairie reconnaissait une "inertie administrative regrettable" mais ne permettait "pas de conclure à un emploi fictif" ni d'"imputer" cette situation au maire de Lyon. Investi par La République en marche, il brigue la présidence de la métropole lyonnaise en 2020.
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