Etes-vous concerné par la baisse de l'impôt sur le revenu annoncée par Edouard Philippe ?
Mercredi, le Premier ministre a annoncé devant les députés une baisse de cinq milliards d'euros de l'impôt sur le revenu. Qui va en bénéficier ? Franceinfo vous explique cela en détail.
"Nous avons reçu cinq sur cinq le message d'exaspération fiscale que les Français nous ont adressé." Mercredi 12 juin, devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé une réduction d'impôts lors de son discours de politique générale. Elle sera, durant le quinquennat, de 27 milliards d'euros au total, dont une baisse de cinq milliards d'euros de l'impôt sur le revenu, qui va concerner la quasi-totalité des 17 millions de foyers fiscaux imposés. Ces réductions – au même titre que le nouveau barème pour 2020 – seront introduites dans le projet de loi de finances pour l'année prochaine, qui doit encore être voté à l'automne. Quel sera l'impact sur votre fiche d'impôt ? Découvrez-le selon votre profil.
Première tranche : vous paierez beaucoup moins d'impôts (surtout si vous êtes célibataire et sans enfant)
Cela concerne douze millions de foyers, selon le barème révisé de l'impôt sur le revenu pour 2020. "Le taux d'imposition de la première tranche de l'impôt sur le revenu sera abaissé de trois points. Cela représente un gain moyen par foyer de 350 euros, soit, à ce niveau, un tiers de l'impôt en moyenne", a déclaré Edouard Philippe mercredi. Concrètement, le taux d'imposition de cette première tranche (de 9 965 euros à 25 405 euros de revenus annuels déclarés) passera de 14% à 11%. Les contribuables concernés sont ainsi les "principaux bénéficiaires" des annonces du Premier ministre. "On voit bien que, sur des revenus qui sont autour de la médiane, qui est de l'ordre de 1 700 euros par mois, vous avez des gains d'impôts significatifs", selon l'économiste Philippe Waechter, interrogé par franceinfo.
Dans le détail, "les plus grands gagnants" sont "les célibataires déclarant 22 680 euros de revenu net imposable par an", selon Le Figaro (article payant). Pour ce profil, l'économie pourra aller jusqu'à 541 euros de baisse d'impôt, comme l'explique Télématin.
Deuxième tranche : vous bénéficierez d'une baisse plus légère (notamment si vous êtes en couple sans enfant)
Si vous faites partie de la deuxième tranche, imposée à hauteur de 30%, et que vous déclarez donc entre 25 406 euros et 72 643 euros annuels – selon le nouveau barème qui introduit des seuils d'entrée abaissés pour plusieurs tranches, comme nous vous l'expliquons plus bas –, l'addition sera aussi à la baisse. Mais de manière plus faible. En effet, Edouard Philippe a annoncé que les cinq millions de foyers de cette deuxième tranche "bénéficieront d'un gain moyen de 180 euros".
D'après les calculs du Parisien (article payant), les couples sans enfant qui gagnent 49 680 euros sont ceux qui économiseront le plus d'argent. Leur fiche affichera une diminution de 892 euros par an.
Pour les contribuables les plus aisés, rien ne changera
Au-delà des deux premières tranches, la baisse se fera bien moins ressentir. Edouard Philippe l'a souligné : "Nous avons choisi de concentrer l’intégralité de la baisse de l’impôt sur le revenu annoncée par le président de la République sur les classes moyennes qui travaillent." Les contribuables les plus aisés ne bénéficieront donc pas de réduction, comme l'explique France 2.
Cela s'explique par l'abaissement des seuils d'entrée dans les tranches. Alors qu'on entrait jusque-là dans la deuxième tranche à partir de 27 520 euros, ce seuil est abaissé à 25 406 euros. Quant à la troisième tranche, celle à 41%, elle débutera dès 72 644 euros par part, contre 73 780 euros actuellement.
Ces changements de seuil mis en place par Bercy compenseront la baisse dont les ménages les plus aisés bénéficient mécaniquement sur la première tranche. En effet, si ces contribuables profiteront de l'abaissement du taux de la première tranche de 14% à 11%, ils entreront aussi plus vite dans la deuxième tranche à 30%. Ceux qui déclarent plus de 72 644 euros de revenus annuels et sont imposés à 41% (voire à 45% au-delà de 156 245 euros de revenus), ne verront donc pas de grand changement sur leur feuille d'impôt. "L'évolution des montants de passage de tranches permet de neutraliser la baisse d'impôt pour les hauts revenus", explique le ministère de l'Economie et des Finances au Parisien.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.