Le Havre aurait laissé une ardoise d'un million d'euros, Mediapart pointe les responsabilités d'Edouard Philippe
Selon "Le Canard enchaîné" et Mediapart, de nombreux prestataires des 500 ans du Havre, qui s'est tenu à l'été 2017, n'ont pas été payés. L'actuel Premier ministre était, au moment de la préparation de l'événement, maire de la ville.
Edouard Philippe aurait-il oublié de régler la note ? Le Canard enchaîné et Mediapart (article payant) affirment, mardi 10 avril, que de nombreux prestataires des 500 ans du Havre n'ont pas été payés. Le Premier ministre a été à la tête de l'organisation de cet événement alors qu'il était encore maire de la ville de Seine-Maritime. Au total, les impayés se monteraient à plus d'un million d'euros, selon Mediapart. L'événement s'était tenu à l'été 2017, alors qu'Edouard venait d'être nommé Premier ministre.
Le groupement d'intérêt public Le Havre 2017, financé par l'argent public, a été créé en 2014 pour lancer la manifestation. Le GIP, qui disposait d'un budget total de 20 millions d'euros, a attribué à Artevia la mission de gérer le calendrier et la programmation. Mais l'entreprise, placée en redressement judiciaire en janvier 2018, n'a pas pu payer certains prestataires. Elle aurait plus de cinq millions d'euros de dettes, dont un concerne les 500 ans du Havre.
Des surcoûts liés à "l'état d'urgence"
Mediapart affirme qu'Artevia ne respectait pas toutes les conditions d'attribution de ce contrat : l'entreprise n'avait pas eu un chiffre d'affaires de cinq millions d'euros par an en moyenne sur les trois exercices précédents, comme demandé. "Il ne faut pas mélanger les difficultés de gestion d’une entreprise et la gestion de l’argent public, qui a été exemplaire dans cette opération, a rétorqué la mairie du Havre dans un communiqué. Le contrat avec le groupement qui a organisé l’événement a été passé conformément au droit des marchés publics et en toute transparence."
Selon Le Canard enchaîné, la ville du Havre aurait également une facture de 1,2 million d'euros liée aux surcoûts de sécurité. Le nouveau maire de la ville, Luc Lemnier, a confirmé un "dépassement du budget de 6%, lié à l'instauration de l'état d'urgence". Contacté par Mediapart, Edouard Philippe n'a pas souhaité commenter ce dossier.
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