Les Républicains excluent quatre de leurs membres pro-Macron et "actent le départ" du Premier ministre, Edouard Philippe
Les autres ténors politiques concernés sont Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu, tous les deux membres du gouvernement, ainsi que les deux députés "constructifs" Thierry Solère et Franck Riester.
Cette fois, c'est fait. Après des semaines de tergiversations, Les Républicains ont exclu quatre de leurs membres pro-Macron, et acté le départ du Premier ministre, Edouard Philippe. Les autres ténors politiques concernés sont Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu, eux aussi au gouvernement, ainsi que les deux députés "constructifs" Thierry Solère et Franck Riester. Le cas du Premier ministre, Edouard Philippe, n'a pas fait l'objet d'un vote puisque le parti avait déjà "pris acte" de son départ.
"Le bureau politique a adopté à une très large majorité une délibération d'exclusion formelle", a indiqué LR dans un communiqué. "La page est tournée, la clarification était nécessaire", a estimé le secrétaire général des Républicains, Bernard Accoyer, sur Twitter.
Parmi les reproches des Républicains aux pro-Macron, "leur ralliement individuel à la majorité présidentielle". Mais aussi, pour certains d'entre eux, le fait d'avoir "soutenu des candidats contre les candidats" LR aux législatives, ou, à l'instar de Gérald Darmanin, de s'être présenté sur des listes La République en marche aux sénatoriales.
Pécresse et Bertrand n'ont pas fait le déplacement
Une semaine plus tôt, le bureau politique des Républicains n'avait pas pu entériner le vote, faute de quorum. Un couac qui avait alors plongé le parti dans une crise politique encore plus importante. Cette fois-ci, une trentaine de cadres, dont Gérard Larcher, Christian Jacob, Laurent Wauquiez et Eric Ciotti se sont rendus au bureau politique. Lors d'une vote, une majorité simple était nécessaire. Plusieurs figures majeures de la droite, comme Valérie Pécresse ou Xavier Bertrand, n'ont pas fait le déplacement. En théorie, 126 personnes étaient convoquées.
Les réactions des intéressés ne se sont pas fait attendre. "Les Républicains préfèrent les exclusions. J'assume de mettre mon énergie au service des réformes nécessaires pour la France", a réagi sur Twitter Sébastien Lecornu, en faisant part de sa "tristesse". Thierry Solère s'est pour sa part associé à un tweet de Gilles Boyer, selon qui "aux yeux des Républicains, il est inexcusable de tendre la main à Emmanuel Macron, mais pas à Marion Maréchal Le Pen : les masques tombent".
.@lesRepublicains préfèrent les exclusions. J’assume de mettre mon énergie au service de réformes nécessaires pour la #France. #Tristesse
— Sébastien LECORNU (@SebLecornu) October 31, 2017
Aux yeux de @lesRepublicains, il est inexcusable de tendre la main à @EmmanuelMacron mais pas @Marion_M_Le_Pen.
— Gilles Boyer (@GillesBoyer) October 31, 2017
Les masques tombent.
Chez les soutiens des Constructifs, les mots ont également été sévères: "Le parti Les Républicains fait ce soir honte aux valeurs du gaullisme et du rassemblement", a considéré Christian Estrosi, alors que Fabienne Keller a déploré "le sectarisme", "maladie de notre système politique".
Le parti @lesRepublicains fait ce soir honte aux valeurs du gaullisme et du rassemblement. Pauvre démonstration de force pour un parti qui en manque si cruellement #BPLR https://t.co/Qc01IY3Mxg
— Christian Estrosi (@cestrosi) October 31, 2017
Les désormais ex-LR n'excluent pas de former des recours : "Je n'ai pas envie de me faire virer comme un malpropre", avait indiqué, mardi matin, Sébastien Lecornu, qui estime que, "sur le terrain juridique", Les Républicains "n'ont pas d'arguments". Ils pourraient toutefois prendre la décision de fonder un nouveau parti dans les prochaines semaines.
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