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Migrants : la ministre Nathalie Loiseau regrette d'avoir parlé de "shopping de l'asile"

La ministre chargée des Affaires européennes avait créé la polémique avec cette déclaration devant le Sénat.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
La ministre chargée des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, le 27 avril 2018 à Paris. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Des regrets face au tollé. La ministre chargée des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, s'est expliquée, jeudi 10 mai, sur son emploi de l'expression "shopping de l'asile". "J'ai utilisé hier lors d'un débat au Sénat l'expression 'shopping de l'asile'. Cette expression est malheureuse", écrit la ministre dans une réaction transmise à l'AFP. Mais sur le fond, la ministre assume. 

L'expression "est pourtant communément utilisée par les institutions et les spécialistes européens du droit d'asile", se justifie Nathalie Loiseau. "Elle désigne une pratique constatée : le fait que contrairement au droit européen en vigueur, certains demandeurs d'asile effectuent leurs démarches non pas dans le pays européen dans lequel ils sont entrés mais dans un autre Etat-membre, en fonction des conditions d'accueil ou de la probabilité de succès de leur démarche."

Cette expression désigne aussi la pratique consistant pour un demandeur d'asile débouté dans un Etat-membre à introduire une demande dans un autre.

Nathalie Loiseau

à l'AFP

"Un vocabulaire indécent"

Mercredi, la ministre chargée des Affaires européennes avait déclaré au Sénat : "Lorsqu'on arrive du Sud-Soudan, on peut décider de faire du shopping de l'asile et décider qu'on est mieux en Suède qu'en Italie." Ces propos avaient aussitôt suscité de vives réactions. La sénatrice écologiste Esther Benbassa, qui avait posé la question à la ministre, a dénoncé sur Twitter un "vocabulaire indécent""Non, Madame Loiseau, les réfugiés ne font pas du shopping de l'asile, mais fuient la mort, les persécutions et la misère", a réagi la maire socialiste de Lille Martine Aubry. Le député LREM Matthieu Orphelin a lui aussi dénoncé l'expression, la qualifiant de "formule très malheureuse et surtout si lointaine de la réalité de ces destins brisés".

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