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Thèmes abordés, durée, enjeux... A quoi faut-il s’attendre pour le discours de politique générale d’Edouard Philippe ?

Le Premier ministre va s'exprimer devant l'Assemblée mercredi. Si les députés votent contre le gouvernement, ce dernier devra démissionner. Il est peu probable que cela arrive, car La République en marche dispose d'une large majorité.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Edouard Philippe assiste à une séance de questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale à Paris, le 15 novembre 2017. (MARTIN BUREAU / AFP)

C'est un temps fort du quinquennat d'Emmanuel Macron. Le Premier ministre Edouard Philippe prononce, mercredi 12 juin, la deuxième déclaration de politique générale depuis l'élection présidentielle de 2017. Cette prise de parole, devant l'Assemblée, doit préciser les contours de "l'acte 2" esquissé fin avril par le chef de l'Etat au sortir de la crise des "gilets jaunes". A quoi faut-il s'attendre ? Franceinfo répond aux questions qui se posent.

>> Suivez le discours de politique générale d'Edouard Philippe à l'Assemblée nationale

Comment la déclaration va-t-elle se dérouler ?

Pour la 27e déclaration de politique générale de la Ve République, Edouard Philippe prendra la parole à 15 heures devant l'Assemblée. "L'idée est de s'en tenir à un format d'une heure", indique BFMTV. Chaque groupe politique interviendra ensuite à tour de rôle, avant une réponse du chef du gouvernement et enfin le vote de l'Assemblée. "Cette procédure permet de solliciter la confiance de l'Assemblée à l'issue de la déclaration", explique le site du gouvernement. Si le vote va contre le gouvernement, ce dernier doit démissionner.

Au même moment, le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, lira le même discours devant le Sénat. Le Premier ministre a demandé "l'approbation de cette déclaration en application de l'article 49-4 de la Constitution", a indiqué Gérard Larcher. En vertu de cet article, ce vote n'engagera pas la responsabilité du gouvernement devant les sénateurs, contrairement au vote des députés. Il faut dire que La République en marche est loin d'avoir la majorité au Palais Bourbon, avec seulement 23 sénateurs sur 348 élus.

Quels thèmes seront abordés ?

La déclaration vise à fixer le calendrier législatif des prochains mois. Mesures post-"gilets jaunes", réformes de l'assurance-chômage, des retraites, des institutions ou encore de l'administration, projet de loi sur la bioéthique (et son volet PMA pour toutes) ou sur la dépendance... Le discours doit passer en revue les principaux chantiers à venir. Le Premier ministre devrait également parler d'écologie, après la surprise verte aux élections européennes. "On doit montrer que c'est désormais un élément très structurant de toute notre politique", a déclaré un conseiller d'Edouard Philippe au Parisien. Dans quel ordre les sujets seront-ils traités ? "L'exécutif doit décider quel sujet présenter en priorité. L'automne étant consacré à l'étude des textes budgétaires, seuls un ou deux autres dossiers pourraient être étudiés avant 2020", explique LCI.

Quels sont les enjeux ?

L'objectif de ce discours de politique générale est d'"expliquer ce que sera la mise en œuvre de l'acte 2 par le gouvernement" et de "fixer le calendrier politique mais également les chantiers législatifs", selon la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye. Il s'agit de transformer les "grandes lignes" en "quelque chose de concret, d'opérationnel", précise le chef de file des députés LREM, Gilles Le Gendre. Président et Premier ministre ont également promis une "nouvelle méthode" avec "l'humain remis au cœur du projet".

Concernant le vote, Edouard Philippe, conforté à Matignon par le résultat des élections européennes du 26 mai, n'a rien à craindre, compte tenu de la prééminence à l'Assemblée du groupe La République en marche, associé au MoDem (plus de 350 députés sur 577). Mais les écarts seront scrutés comme un baromètre des oppositions, avec comme référence le résultat de 2017 : 370 voix pour, 67 contre et un nombre record de 129 abstentions, dont les trois quarts provenant de députés Les Républicains.

Deux ans après le triomphe macroniste aux législatives, les oppositions se sont durcies et la majorité a souffert de quelques défections. Le résultat sera particulièrement surveillé chez des députés LR, en plein doute sur la stratégie à adopter vis-à-vis de la majorité après le pire score de l'histoire de la droite française (8,5%) lors des européennes.

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