Résultats européennes 2019 : La République en marche obtient 22,41% des voix
Le parti d'Emmanuel Macron échoue à s'imposer face au Rassemblement national et subit son premier revers électoral depuis les élections législatives de 2017.
Le parti présidentiel a perdu son pari. Renaissance, la liste de La République en marche emmenée par Nathalie Loiseau, n'arrive qu'en deuxième position, derrière le Rassemblement national (23,31%), en obtenant 22,41% des suffrages aux élections européennes du dimanche 26 mai, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Une grosse déception pour l'ancienne ministre des Affaires européennes et ses colistiers, qui s'étaient fixés comme premier objectif de battre le parti de Marine Le Pen.
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Les macronistes vont cependant pouvoir envoyer 21 à 23 députés au Parlement européen et tenter de peser, pour la première fois, sur les décisions européennes prises par l'hémicycle.
Quel était l'objectif du parti ?
"Je mettrai toute mon énergie pour que le Rassemblement national ne soit pas en tête", avait déclaré Emmanuel Macron, le 9 mai, à Sibiu (Roumanie). Le président de la République s'était personnellement impliqué, en fin de campagne, pour s'assurer de la première place. Son visage avait ainsi été placardé sur tout le territoire national, quelques jours avant le scrutin, afin de remobiliser les électeurs de la présidentielle. Une stratégie qui avait éclipsé la tête de liste, Nathalie Loiseau, dont les couacs et les maladresses ont pesé sur la campagne. Elle aussi avait parié sur une défaite du parti de Marine Le Pen, assurant que "battre le RN serait la première victoire". C'est donc raté.
Quel est le score obtenu ?
La République en marche obtient 22,41% des suffrages, selon les résultats consolidés du ministère de l'Intérieur. Soit peu ou prou ce que prédisaient les derniers sondages de fin de campagne. Le parti d'Emmanuel Macron va pouvoir envoyer 21 députés au Parlement européen puis 23 députés, après la sortie du Royaume Uni de l'Union.
Comment a réagi le parti ?
"J'accueille ces résultats avec humilité. Quand on termine deuxième à une élection, on ne peut pas dire qu'on l'a gagnée, a notamment réagi Edouard Philippe. Avec humilité, mais aussi avec beaucoup de détermination, détermination à poursuivre le rassemblement des forces de progrès, à préparer l'avenir de notre pays", a ajouté dimanche soir le Premier ministre.
Qui sont les candidats élus ?
Parmi les 21 à 23 candidats élus, on compte quelques politiques et personnalités, mais aussi plusieurs visages de la société civile. Il y a bien sûr Nathalie Loiseau, ancienne patronne de l'ENA et ex-ministre, qui portait cette liste. On trouve également l'ancien ministre, ex-eurodéputé des Verts et président du WWF France, Pascal Canfin, l'ex-conseiller politique d'Emmanuel Macron et directeur de cette campagne, Stéphane Séjourné, ou encore la sénatrice du Bas-Rhin, ancienne membre des Républicains, Fabienne Keller.
Du côté de la société civile, Jérémy Decerle, président du syndicat des Jeunes agriculteurs (JA), Marie-Pierre Vedrenne, ex-directrice de la Maison de l'Europe à Rennes, ou la navigatrice Catherine Chabaud ont eux aussi gagné leur ticket pour Strasbourg et Bruxelles.
Avec quel groupe vont-ils siéger ?
LREM n'est pour l'instant rattaché à aucune famille politique européenne mais espère bien devenir, avec ses alliés, la troisième force du Parlement européen, derrière le PPE et les sociaux-démocrates. Premier allié du parti d'Emmanuel Macron : l'Alde (Alliance des libéraux et des démocrates pour l'Europe). Le 11 mai, LREM et sept partis nationaux faisant partie de l'Alde ont ainsi signé une déclaration conjointe expliquant que "l'Alde et LREM sont déterminés à former un nouveau groupe pour les élections européennes". Nathalie Loiseau a, par ailleurs, annoncé que des membres qui ne font pas partie de l'Alde "viendront avec nous aussi".
Que va-t-il se passer maintenant ?
Si la liste LREM "loupe" les élections européennes, Emmanuel Macron "perdra un élément d'influence" dans l'Union européenne "pour des mois, voire des années", avait estimé l'Elysée devant l'Association de la presse présidentielle. Cette déclaration faite avant le scrutin n'était cependant pas totalement prophétique. En devenant la troisième force politique du Parlement, LREM peut, avec ses alliés, jouer les arbitres entre le PPE et les sociaux-démocrates.
L'équation est en revanche plus compliquée sur le plan national, où la défaite face au RN sonne comme un désaveu supplémentaire pour Emmanuel Macron après la crise des "gilets jaunes". La menace d'un remaniement gouvernemental se fait désormais plus présente avec un président de la République qui va devoir tirer les enseignements de ce scrutin.
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