Cet article date de plus d'un an.

"'Playboy' est un condensé de stéréotypes sexistes" : la ministre de l'Egalité entre les femmes et les hommes tacle Marlène Schiappa après son interview

"Prétendre que poser dans 'Playboy' fera avancer la liberté des femmes, j'en doute sérieusement", explique Isabelle Rome dans "Le Figaro".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
La ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, le 8 mars 2023 à Paris. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Rififi au gouvernement. Isabelle Rome, ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, a critiqué, mercredi 5 avril, le choix de sa collègue Marlène Schiappa d'apparaître dans Playboy. "Je m'interroge : pourquoi avoir choisi Playboy pour faire avancer le droit des femmes alors que ce magazine est un condensé de tous les stéréotypes sexistes ? Nous sommes en plein dans la culture de la femme-objet", déclare-t-elle au Figaro (article pour les abonnés).

Ex-secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes (2017-20), Marlène Schiappa, aujourd'hui secrétaire d'Etat à l'Economie sociale et solidaire, a accordé une interview sur les droits des femmes dans le numéro de Playboy à paraître jeudi. Par ailleurs, elle pose habillée d'une longue robe blanche, en une du magazine de charme. "Marlène Schiappa est libre de faire ce qu'elle veut de son corps, ce n'est pas un sujet. Mais prétendre que poser dans Playboy fera avancer la liberté des femmes, j'en doute sérieusement. La sienne, peut-être. Celle des autres, non", grince Isabelle Rome.

"Il n'y a rien à tirer de ce magazine"

"A mes yeux, défendre les droits des femmes dans Playboy reviendrait à lutter contre l'antisémitisme en accordant un entretien à Rivarol", hebdomadaire d'extrême droite. "Je rappelle que son fondateur, Hugh Hefner, a été poursuivi pour agression sexuelle. A un moment donné, il faut choisir ses supports. Je rejoins donc la Première ministre, Elisabeth Borne : apparaître dans Playboy n'est pas approprié", juge-t-elle.

"Il n'y a rien à tirer de ce magazine et il faut que les femmes en aient conscience : Playboy ne sera jamais notre allié. Et je regrette que, finalement, cette opération ait profité à Playboy. Cela lui fait une énorme publicité", tranche l'ex-magistrate. "Quand on est ministre, on doit avoir le sens des responsabilités", conclut Isabelle Rome.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.