Discours de politique générale : lutte contre les déserts médicaux, loi "infirmières-infirmiers", prévention... Voici les principales annonces de Michel Barnier sur la santé

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une soignante dans un hôpital de Bry-sur-Marne (Val-de-Marne), le 23 juin 2023. (ALINE MORCILLO / HANS LUCAS / AFP)
Le Premier ministre compte notamment sur l'engagement volontaire d'"internes français et étrangers" dans les déserts médicaux et souhaite donner "un rôle élargi" aux infirmiers dans la prise en charge des patients.

C'est l'un des "grands chantiers" du gouvernement de Michel Barnier. Dans son discours de politique générale, mardi 1er octobre, le Premier ministre a égrené plusieurs propositions pour le secteur de la santé. Michel Barnier a promis de faire de la lutte contre les déserts médicaux et la pénurie de soignants "l'une des priorités" de l'exécutif.

"Nous devons trouver des solutions de terrain qui fonctionnent pour les patients et avec tous les professionnels de santé, aux deux immenses défis que sont le fonctionnement de l'hôpital et les déserts médicaux", a insisté le chef du gouvernement. Voici les pistes qu'il a présentées.

Un programme d'engagement "volontaire" pour pousser les internes vers les déserts médicaux

Michel Barnier entend tout d'abord développer un "nouveau programme", baptisé "Hippocrate", "par lequel les internes, français et étrangers, s'engageraient volontairement, pour une période donnée (...) à exercer dans les territoires qui manquent le plus de médecins". Le Premier ministre ajoute que ce programme de volontariat sera mené "grâce à l'accompagnement de l'Etat et des collectivités", sans plus de détails.

"Le temps est révolu où l'on avait la crainte de former trop de médecins. Nous allons amplifier l'effort engagé", a également annoncé le Premier ministre. Au début de l'année, l'ex-chef du gouvernement Gabriel Attal avait promis d'augmenter la capacité du cursus de médecine, avec 12 000 étudiants en deuxième année de médecine dès 2025, au lieu de 10 800 en 2023, puis 16 000 à partir de 2027. Un objectif que les doyens de facultés médecine ne jugent "pas réaliste".

Dans la même veine, le gouvernement projette de faire appel aux "médecins retraités, en leur permettant de reprendre du service avec un cumul favorable entre rémunération et retraite". Il entend aussi "déployer plus rapidement les assistants médicaux, les bus de santé, les regroupements de professionnels de santé" et s'appuyer davantage sur la télémédecine, par exemple.

Une loi "infirmières-infirmiers" pour leur donner "un rôle élargi dans la prise en charge des patients"

Pour "accélérer l'accès aux soins", le gouvernement portera "une loi 'infirmières-infirmiers'" qui permettra d'aller "plus loin dans la reconnaissance de leur expertise et de leurs compétences" et "leur donnera un rôle élargi dans la prise en charge des patients". Attendue depuis plus d'un an par les professionnels du secteur, une proposition de loi sur le sujet devait être présentée au Parlement au printemps, avant d'être stoppée par la dissolution.

"Nous sommes extrêmement satisfaits de l'écoute et du pragmatisme du Premier ministre face à une situation d'urgence", a réagi la présidente de l'Ordre des infirmiers, Sylvaine Mazière-Tauran, appelant l'exécutif à néanmoins publier des décrets attendus, qui doivent notamment ouvrir de nouveaux droits de prescription pour les infirmiers en pratique avancée.

Michel Barnier a aussi dit vouloir aller "plus loin" vers l'extension des compétences des "pharmaciens et des kinésithérapeutes". Cette déclaration a été saluée par la Fédération Française des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs (FFMKR).

Des mesures sur la prévention ou encore la santé mentale

Le Premier ministre a annoncé que la santé mentale serait la "grande cause nationale" de 2025. "Les crises successives, notamment celles du Covid, ont eu un effet important et aggravant sur la santé mentale de beaucoup de Français et de Françaises", a déclaré Michel Barnier, ajoutant que "les problèmes de santé mentale touch[ai]ent un Français sur cinq".

Le chef du gouvernement a en outre promis "d'investir" dans la "prévention", notamment "des comportements à risque, l'intensification des dépistages, le développement du sport-santé". Parmi ses annonces, le chef du gouvernement souhaite aussi "s'attaquer à la simplification et à la suppression" de la "paperasse" qui complique le travail des soignants. "Selon certains médecins, réduire les formalités permettrait d'augmenter de 15% le temps qu'ils peuvent dédier aux consultations", a-t-il avancé.

Une reprise des discussions sur la fin de vie et des "efforts" pour développer les soins palliatifs

Sur la fin de vie, alors que les travaux parlementaires ont été interrompus avec la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron, Michel Barnier a promis que les discussions reprendraient "en début d'année prochaine". Pour "accompagner les personnes en fin de vie", "nous allons reprendre le dialogue avec [les députés], avec le Sénat, les soignants et les associations, en début d'année prochaine", a-t-il expliqué. Il a aussi promis que les "efforts en faveur du développement des soins palliatifs ser[aie]nt renforcés dès 2025".

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