"Ironie de l'histoire" : la gauche jubile à voir Michel Barnier en difficulté pour former son gouvernement

La tension monte entre le Premier ministre, les macronistes et Les Républicains. La gauche, elle, observe la situation à distance.
Article rédigé par franceinfo
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Le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, s'adresse à la presse à Paris, le 7 septembre 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Deux semaines après sa nomination à Matignon, Michel Barnier n'arrive toujours pas à former son gouvernement. La tension monte entre le Premier ministre LR et les macronistes. Ils exigent une "clarification" de sa ligne politique. Ils sont très remontés après que Michel Barnier a évoqué - auprès de plusieurs interlocuteurs - des hausses d'impôts pour les "très hauts revenus". L'intéressé répond que la "situation budgétaire très grave" de la France mérite "mieux que des petites phrases". Tout cela, sous le regard de la gauche.

Un cadre du Parti communiste l'avoue : il observe cette situation "avec une certaine délectation". Emmanuel Macron a exclu un gouvernement Nouveau Front populaire au prétexte qu'il serait censuré et voilà que son Premier ministre Michel Barnier se retrouve en difficulté pour construire une majorité. "Ironie de l'histoire", s'amuse un député écologiste qui se souvient des piques contre la coalition de gauche : "On disait que c'était le mariage de la carpe et du lapin mais là, pour les divisions, on est servis avec cette alliance des droites bricolée !"

"Il ne va rien sortir de bon de tout ça"

Une de ses camarades au sein du parti acte déjà que "la recherche de stabilité a échoué". Mais sans se réjouir : "La défiance envers la politique est déjà très élevée, on tend le bâton pour se faire battre." Un cadre communiste s'inquiète aussi : "Il ne va rien sortir de bon de tout ça."

Ce qui n'empêche pas la gauche de penser que ce sera bon pour ses affaires. Une proche de Jean-Luc Mélenchon estime que le Premier ministre est dans une impasse. "C'est le bordel dans la macronie, le bordel chez les LR. Ils sont dans une merde noire", note-t-elle. Mais pour l'instant, le NFP observe le bras de fer entre Michel Barnier et les macronistes. "Les cartes de toute façon ne sont pas dans nos mains", admet un ténor communiste. Reste qu'à ce stade, "on ne sait pas quand il y aura un gouvernement, ni même s'il y aura un gouvernement", résume un député socialiste.

"Et si le Premier ministre démissionnait avant la formation d'un gouvernement ?", se demande sa collègue écologiste qui se dit que de toute façon, même s'il arrivait à constituer une équipe, "ça ne tiendra pas, on voit que cette alliance est trop fragile." Elle se prépare à un retour à la case départ, c'est-à-dire un poste à pourvoir à Matignon. "Je ne sais pas si ce sera pour la gauche mais contrairement à eux on est prêts", fanfaronne un cadre du parti communiste.

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