Nomination de Michel Barnier : pour Marine Le Pen, Emmanuel Macron "a tenu compte des critères du RN dans le choix de son Premier ministre"

Après ses déclarations dans "La Tribune dimanche", la patronne des députés RN a démenti depuis Hénin-Beaumont avoir participé activement à l'arrivée de Michel Barnier à Matignon, assurant ne pas être la "DRH" du chef de l'Etat.
Article rédigé par franceinfo
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Marine Le Pen à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 juillet 2024. (BERTRAND GUAY / AFP)

Pourquoi le Rassemblement national (RN) se montre-t-il, pour l'instant, clément avec Michel Barnier ? Emmanuel Macron "a tenu compte des critères du RN dans le choix de son Premier ministre", a estimé Marine Le Pen dans un entretien à La Tribune dimanche, le 8 septembre. "Michel Barnier semble avoir, sur l'immigration, le même constat que le nôtre", a-t-elle relevé, rappelant ce qu'avait défendu l'actuel locataire de Matignon lors de la primaire des Républicains, en 2021. "Il a au moins conscience que l'immigration est un problème majeur", a-t-elle ajouté.

Marine Le Pen a assuré que son "souhait n'[était] pas de susciter un blocage". "Si nous l'avions souhaité, nous aurions fait comme le Nouveau Front populaire et menacé de censurer tout le monde. Ce n'est pas notre état d'esprit", a-t-elle poursuivi, prévenant que "ce gouvernement sera[it] évidemment sous surveillance".

Le RN lui accorde le "bénéfice du doute"

Dans son fief de Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), où elle faisait sa rentrée politique dimanche matin, Marine Le Pen a toutefois nié avoir participé activement à la nomination de Michel Barnier. "Je ne suis pas DRH d'Emmanuel Macron", a-t-elle déclaré, ajoutant : "Je pense que seul un Premier ministre du Rassemblement national peut mettre en œuvre le projet du Rassemblement national". Elle a aussi affirmé qu'elle n'avait "pas eu d'échange avec Emmanuel Macron" jeudi, démentant un article du JDD selon lequel le président de la République l'avait appelée pour s'assurer que le RN ne censurerait pas le nouveau Premier ministre avant son discours de politique générale.

La patronne des députés RN a dit espérer que Michel Barnier serait "respectueux de ce que souhaitent les 11 millions d'électeurs du Rassemblement national". "Il ne faut pas que monsieur Barnier oublie le résultat des élections européennes", a-t-elle également souligné. Les Français, a-t-elle estimé, sont "extrêmement critiques" vis-à-vis de la construction européenne actuelle et la rejettent. Le 9 juin, la liste menée par Jordan Bardella est arrivée largement en tête, recueillant près de 31,37% des voix.

Jordan Bardella, le président du Rassemblement national (RN), a déclaré samedi que le RN avait choisi de lui accorder le "bénéfice du doute". Le fait de ne pas avoir choisi "la censure a priori" ne signifie pas qu'il n'y aura pas de "censure dans les prochains mois", a-t-il prévenu.

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