Nouveau gouvernement : c'est Marine Le Pen "qui fixe la règle" et "joue les arbitres", selon François Hollande

L'ancien chef de l'Etat était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi.
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François Hollande, invité du 8h30 franceinfo, le 25 septembre 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Un recadrage... qui se fait recadrer. Le Premier ministre Michel Barnier a recadré son ministre de l'Économie Antoine Armand mardi 24 septembre après que ce dernier a estimé sur France Inter que le Rassemblement national n'appartenait pas à l'"arc républicain". Le Premier ministre a même appelé Marine Le Pen, pour la rassurer selon les informations de franceinfo.

De quoi faire réagir François Hollande, invité du 8h30 franceinfo, mercredi 25 septembre : "Le gouvernement de monsieur Barnier dépend de Marine Le Pen", soutient l'ancien président de la République et député de Corrèze, selon qui "c'est finalement un aveu" de la "dépendance du gouvernement" au Rassemblement national.

Des propos qui interviennent au lendemain du premier "couac" du gouvernement au cours duquel le nouveau ministre de l'Économie Antoine Armand s'est fait "recadrer" par Michel Barnier après avoir déclaré sur France Inter que lors des discussions sur le budget, sa porte sera ouverte aux députés de tous les partis de l'"arc républicain", sauf ceux du RN. Marine Le Pen a fustigé la sortie du nouveau locataire de Bercy et Michel Barnier a dû appeler la cheffe de file des députés RN pour la rassurer et pour "rectifier" la position de son ministre.

"Le gouvernement de monsieur Barnier dépend de Madame Le Pen"

"Le ministre a fait une déclaration et il a raison de rappeler qu'il y a un arc républicain", a d'abord souligné François Hollande. "Ce qui est grave, ce n'est pas que Monsieur Barnier ait recadré un ministre, ce qui est grave, c'est qu'il ait appelé Madame Le Pen parce que ça révèle ce que l'on sait déjà : le gouvernement de monsieur Barnier dépend de madame Le Pen", a-t-il relevé. Pour le député socialiste de Corrèze, "c'est Madame Le Pen qui fixe finalement la règle".

"Pourquoi le fait-il ? Parce qu'il sait très bien que du jour où Madame Le Pen décide de voter une motion de censure, c'en est fini" de son gouvernement, a pointé l'ancien chef de l'État. L'occasion pour François Hollande de souligner les nombreux "couacs" dans le gouvernement Barnier.

"Le Premier ministre appartient à un parti qui n’a pas pris part au front républicain lors des législatives, ça vous donne un peu la cacophonie."

François Hollande

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"Ce qui me paraît grave, c'est plutôt que de rechercher une cohésion interne, le président de la République ait eu besoin de s'assurer" que le Rassemblement national "allait autoriser" le gouvernement Michel Barnier, a abondé François Hollande. Pour le socialiste élu en juin à l'Assemblée nationale, si le parti d'extrême droite est "légitime" et "fait partie de la représentation nationale", il ne "fait pas partie de l'arc républicain". "Mais dire que les députés du Rassemblement national appartiennent à l'arc républicain, non, je ne peux pas le considérer", a estimé l'ancien président de la République. "Un ministre, tout comme n'importe quel représentant de l'État, doit discuter avec le Parlement et donc avec les députés", a-t-il nuancé.

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