Nouveau gouvernement : en cas de Premier ministre de gauche, "nous ne recourrons pas au 49.3", promet Yannick Jadot

Ne pas recourir au 49.3 est "un engagement puissant en faveur du parlementarisme pour stabiliser le pays", plaide le sénateur écologiste. Le nom du futur Premier ministre est attendu dans la soirée.
Article rédigé par franceinfo
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Une semaine après la censure, la France est toujours dans l'attente d'un nouveau Premier ministre. Selon les informations de franceinfo, le nom du futur chef du gouvernement sera annoncé jeudi 12 décembre au soir par Emmanuel Macron. "Nous ne recourons pas aux 49.3 dans l'exercice gouvernemental" en cas de désignation d'un Premier ministre de gauche, promet sur franceinfo le sénateur écologiste Yannick Jadot.

Selon lui, ne pas recourir à l'arme constitutionnelle du 49.3 est "un engagement puissant en faveur du parlementarisme pour stabiliser le pays", stabilisant "le gouvernement et le travail de l'Assemblée pour les mois qui viennent". "Nous n'allons pas forcer, en permanence le Parlement, l'Assemblée dans ses délibérations et dans ses constructions de majorité", a-t-il expliqué. "Nous nous engageons, si Matignon nous est donné, à ce que nous construisions en permanence à l'Assemblée des majorités et donc ça stabilise le pays, ça stabilise nos politiques", a ajouté l'écologiste. 

Les LR trop "complaisants" avec le RN

"Cela ne vaut pas si ce n’est pas un Premier ministre de gauche", a-t-il répété, assurant être prêt à ce que des personnalités "du bloc central" rejoignent un gouvernement de gauche. "Si nous arrivons à construire des majorités à l’Assemblée, je ne vois pas de problème au fait d’avoir des ministres du bloc central dans notre gouvernement".

"Je suis convaincu qu'on peut, avec le bloc central, trouver des compromis", a-t-il plaidé."Le seul bloc avec lequel il faut construire ces majorités à l’Assemblée, c’est le bloc central. Il n’y a pas d’ambiguïté là-dessus". "Il faut un pacte républicain, il n'y aura pas de coalition de gouvernement", a assuré l'ancien candidat écologiste à l'élection présidentielle de 2022. Pour Yannick Jadot, la perspective d'un "pacte républicain" est une manière de "mettre le bloc RN de côté". L'écologiste exclut les LR "car ils sont complaisants avec les idées du RN et les votes du RN", a-t-il poursuivi. "Il est temps de s'affranchir des idées nauséabondes du Rassemblement national. Ça veut dire encore une fois, qu'à un moment donné, le bloc gauche et écologiste doit faire avec le bloc central. Mais ça ne peut pas être le bloc central qui pilote parce que sinon, ce sont les mêmes politiques", a-t-il fait valoir. "Le camp qui a perdu le 7 juillet, c’est d’abord le camp macroniste. On est un bloc plus fort que le bloc macroniste", a renchéri l’ancien député européen.

Pour Yannick Jadot, le PS, les communistes et les Écologistes "sont prêts à assumer cette responsabilité" de diriger le gouvernement, au contraire de LFI, alimentant le procès en "trahison" lancé par Jean-Luc Mélenchon. "Pas d'accord de coalition. Pas de non-censure. Revenez à la raison et à la maison !", a lancé mardi le leader LFI. "Chacun fait ce qu'il veut, mon problème n'est pas le NFP, mon problème c'est la France", a rétorqué le sénateur écologiste. "Si les Insoumis ne veulent pas gouverner le pays dans l’état dans lequel il est (…) s’ils ne veulent pas prendre leurs responsabilités, c’est leur sujet", a-t-il fustigé, soulignant que Jean-Luc Mélenchon "ne veut pas gouverner" mais "présider".

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