"Pour qu'il n'y ait pas de censure, il faut des compromis" : les socialistes refusent de céder aux appels du pied du gouvernement

Le PS reproche au gouvernement de Michel Barnier de ne lui avoir jamais tendu la main. Les élus socialistes comptent donc voter la première motion de censure que la gauche déposera.
Article rédigé par Elie Abergel
Radio France
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Les députés socialistes nouvellement élus dont François Hollande, Olivier Faure et Boris Vallaud, à Paris le 9 juillet 2024. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Combien de temps Michel Barnier va-t-il rester Premier ministre ? Entre le budget et le budget de la Sécurité sociale, le calendrier parlementaire s'accélère, et le Premier ministre va devoir recourir à son premier 49.3 dans les prochaines semaines pour faire adopter ces textes, faute de majorité à l'Assemblée. Qui dit 49.3, dit motion de censure déposée par la gauche. Si le Rassemblement national se joint au Nouveau Front populaire, alors le gouvernement sera renversé. Et depuis quelques jours, le camp de l'exécutif essaie de convaincre le PS de se désolidariser d'une motion de censure du NFP.  

Les socialistes font la sourde oreille à ces approches du bloc central. "C'est une manœuvre grossière", balaie un proche du patron du PS Olivier Faure. Un parlementaire résume la position de son groupe : "on ne va pas écoper l'eau d'un bateau qui coule". Les élus socialistes comptent donc voter la première motion de censure que la gauche déposera. 

"Les macronistes voudraient qu'on ne renverse pas un gouvernement qu'ils ne soutiennent même pas à l'Assemblée."

Une députée socialiste

à franceinfo

Le PS en veut aux soutiens de l'exécutif d'avoir séché les débats budgétaires, de ne pas avoir joué le jeu, et reproche à Michel Barnier de ne jamais lui avoir tendu la main. Pour les députés socialistes, le camp du Premier ministre crée ainsi les conditions de l'instabilité et les pousse à voter une motion de censure. "Pour qu'il n'y ait pas de censure, il faut des compromis, et là, il n'y en a pas", résume un élu. 

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