"Sourd", "usé jusqu'à la corde", "le chemin est le bon"... Les réactions au discours de Manuel Valls
Le Premier ministre a exposé une nouvelle fois sa politique devant les députés mardi à l'Assemblée nationale. Objectif : obtenir un vote de confiance à son gouvernement.
Est-ce grâce à sa deuxième déclaration de politique générale que Manuel Valls a réussi à obtenir la confiance des députés pour son gouvernement ? Si l'opposition, de droite comme de gauche, a fustigé les propos du Premier ministre, les socialistes et quelques députés frondeurs ont apprécié la performance et les annonces de Manuel Valls.
Francetv info fait le point sur les réactions des uns et des autres.
Pour Bruno Leroux, "le chemin tracé est le bon"
Chef de file du groupe PS à l'Assemblée nationale, Bruno Leroux fait partie de la majorité des députés qui soutiennent Manuel Valls. Il l'a répété lors de son intervention à la tribune, en assurant le Premier ministre de la confiance des députés de son groupe, "unis sur l'essentiel", car "le chemin que vous avez tracé, aussi ardu soit-il, est le bon".
"Personne, ici, ne doit se tromper de débat", a ajouté cet élu de Seine-Saint-Denis, d'abord à l'attention de la droite, "où certains pyromanes politiques souhaitent tant l'échec de la gauche qu'ils en espèrent l'échec de la France" et auxquels "nous répondrons par notre vote".
Pour un frondeur, Valls "a mis les points sur les 'i' avec le Medef"
Frondeur et proche de l'ancien ministre Benoît Hamon, le député Régis Juanico a visiblement apprécié le discours de Manuel Valls.
"Ni remise en cause des 35h, du SMIC, du CDI, des salaires dans la Fonction Publique" : le PM met les points sur les "i" avec @PierreGattaz
— Régis JUANICO (@Juanico) 16 Septembre 2014
Les écologistes expriment "leur doute"
Missionnée par le groupe écologiste pour répondre à Manuel Valls, la députée Barbara Pompili a expliqué pourquoi ses camarades s'abstiendront. "Notre vote d'aujourd'hui sera à l'image des sentiments de celles et ceux qui nous ont fait confiance en juin 2012 : un vote de doute, un vote de désappointement, un vote d'espoir incrédule qui ne demande qu'à être réveillé", a-t-elle développé.
L'élue EELV a fustigé au passage l'abandon de l'encadrement des loyers. "Entretenir et cultiver la confiance, Monsieur le Premier ministre, ce n'est pas déconstruire ce que nous avons commencé à bâtir ensemble, sur les bancs de la majorité, depuis deux ans", a-t-elle asséné.
Pour l'UMP, Valls est "usé jusqu'à la corde"
A la tribune, le président du groupe UMP à l'Assemblée, Christian Jacob, s'est adressé directement à Manuel Valls : "Vous-même n'êtes déjà plus le pare-feu d'un président en perdition. Car après cinq mois à Matignon, vous êtes usé comme lui jusqu'à la corde. Vous êtes usé sans avoir rien fait. Voilà votre prouesse : avoir démoralisé le pays sans faire la moindre réforme", a-t-il lancé.
"Ce soir, vous n'avez rien dit qui permette d'espérer. Vous n'avez pris aucun risque pour redonner de l'espoir à une France qui étouffe. Vous lui promettez l'austérité sans la réforme.(...). Si aujourd'hui votre sort était entre les mains des Français, vous seriez sans doute renvoyé chez vous dès ce soir", a ajouté le député.
Pour le Parti communiste, Valls "est totalement sourd à la défiance populaire"
Sans surprise, le secrétaire national du Parti communiste français n'a pas apprécié le discours de Manuel Valls. Pierre Laurent s'est fendu d'une série de tweets assassins :
Gouverner c est resister? Que le gvt commence par résister à la finance! L austérité c est le choix des marchés. #Valls #confiance
— Pierre Laurent (@plaurent_pcf) 16 Septembre 2014
Tout va bien ou tout ira mieux. Donc on continue. #Valls n a rien à annoncer au pays. Il est totalement sourd à la défiance populaire. #DPG
— Pierre Laurent (@plaurent_pcf) 16 Septembre 2014
Jean-Luc Mélenchon dénonce "un pauvre discours politicien"
Le fondateur du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, n'a pas pris de gants pour fustiger "un pauvre discours politicien" et "une série de grimaces destinées à faire peur". "Les emprunts innombrables au vocabulaire et aux fantasmes de la droite extrême infestent le discours", a-t-il dénoncé dans un communiqué.
"C'est aussi un insupportable numéro de déni du réel. (...) Pour l'essentiel, il s'agit seulement de la feuille de route édictée par la Commission européenne", a regretté le sénateur de l'Essonne, avant de conclure : "C'est dans la rue que la démocratie sociale et l'aspiration républicaine du pays devront s'exprimer puisque la parole populaire est inaudible ailleurs."
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