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Harlem Désir a déclaré jeudi vouloir la dissolution de la Droite populaire, mouvement interne à la majorité

Le premier secrétaire du PS par intérim a demandé à Jean-François Copé, patron de l'UMP, de dissoudre le courant emmené par Lionel Luca et Thierry Mariani.La Droite Populaire "reprend tous les thèmes de l'extrême droite", a estimé Harlem Désir, rapporte RTL.
Article rédigé par Louis San
France Télévisions
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Harlem Désir, premier secrétaire du PS par intérim (AFP / Bertrand Guay)

Le premier secrétaire du PS par intérim a demandé à Jean-François Copé, patron de l'UMP, de dissoudre le courant emmené par Lionel Luca et Thierry Mariani.

La Droite Populaire "reprend tous les thèmes de l'extrême droite", a estimé Harlem Désir, rapporte RTL.

Et il rappelle les dernières sorties des membres de la droite populaire : "Les uns qui traitent les unions entre homosexuels d'unions entre des animaux. Les autres qui veulent faire des tests ADN pour le regroupement familial des étrangers. Les troisièmes qui organisent des 'apéro saucisson-vin rouge' au sein même de l'Assemblée nationale, imitant les groupes identitaires". La Droite populaire "joue avec les thèmes les pires", comme "la peur de l'étranger, la peur de l'islam", a-t-il ajouté.

Selon lui, "un sas s'est créé entre la droite classique et l'extrême droite dans la foulée, d'une certaine façon, du discours de Grenoble, d'il y a un an".

Réaction immédiate de Thierry Mariani, ministre des Transports, et membre fondateur de la Droite populaire : "C'est pas très sérieux, la Droite populaire, c'est pas une association, c'est pas un club, c'est un label. Un label d'élus qui défendent des valeurs. On croit à la Nation, à la liberté. On croit aussi au bon sens en politique". Harlem Désir "demande de dissoudre quelque chose qui, tout simplement, est dans le coeur et dans les tripes des gens", a-t-il conclu.

Thierry Mariani assure qu' "il n'y a jamais eu le moindre accord" entre la Droite populaire et l'extrême droite. Pourtant, de son côté, le député du Nord, Christian Vanneste, membre de la Droite populaire, s'était déclaré en octobre 2010 .

La Droite Populaire n'est pas à l'abri de tensions internes. L'Express rapportait ainsi un échange entre Christian Vanneste et Lionel Luca, tous deux attablés. Le premier critiquait "l'apéritif saucisson-vin rouge", y voyant un objet d'exposition facilement critiquable. Lionel Luca lui torque alors qu'il était mal placé pour donner des leçons avec ses différentes phrases à caractère homophobe. Vanneste avait alors quitté la table.

Bernard Accoyer, député UMP et président de l'Assemblée nationale, a déclaré fin juillet sur France Inter que "la voix de l'UMP, c'est celle du mouvement, pas celle de quelques députés".

Quid de la Droite populaire ?

Dans un entretien au Figaro. Thierry Mariani, ministre des Transports, a présenté ainsi la Droite Populaire :

"La Droite populaire, que j'ai lancée avec Lionnel Luca, compte 44 députés. Elle s'est installée dans le paysage politique. C'est un courant d'idées, un label qui n'a pas de hiérarchie, pas de moyens financiers et même pas de compte en banque. La Droite populaire, c'est un nom, un site Internet. Nous souhaitons représenter la majorité anonyme et silencieuse qui a voté Nicolas Sarkozy en 2007 et qui est attachée aux valeurs de la droite : l'autorité, la méritocratie, l'attachement à la France."

Ces députés UMP se revendiquent comme "anarchistes de droite". Le 12 juillet 2011, une dizaine d'entre eux ont fait à l'Assemblée un "bilan" de l'action du collectif depuis sa fondation, le 14 juillet 2010, date symbolique pour ces "Gaulois" qui font de la "Nation" et la "laïcité" leurs valeurs cardinales.

Les dernières sorties des élus de la Droite populaire
La dernière salve en date des "Gaulois" est de Lionel Luca, député des Alpes-Maritimes, qui a dit souhaiter . Il affirme sur son site qu'il s'inspire du modèle italien : "La seule solution est de faire ce que la loi italienne a prévu : l"interdiction de la grève durant les périodes de départs et de retours massifs de vacances."

Le 14 juin, le député UMP du Nord, Christian Vanneste, avait déclaré que le mariage homosexuel était une "aberration anthropologique" car la "société doit assurer sa pérennité", le reste "étant une question de mode". "Ce n'est pas la première fois qu'une mode sera à la mode parce que la presse l'aura décidé", avait-il ajouté.



Le 25 mai, Brigitte Barèges avait lié homosexualité, zoophilie et polygamie. Lors de la commission des Lois de l"Assemblée nationale qui examinait à huis clos une proposition de loi socialiste pour "ouvrir le mariage aux couples de même sexe", elle s"était exclamée : "et pourquoi pas des unions avec des animaux ? Ou la polygamie ?" Aussitôt, la députée s'était expliquée sur son site.

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