Hausse de 4,4% du prix du gaz en janvier
Le gouvernement a annoncé mardi 13 décembre une augmentation de 4,4% du prix du gaz, à compter du 1er janvier 2012. Pour l'opposition, cette majoration "en plein cœur de l'hiver" est "inadmissible".
Comme s'y était engagé le premier ministre, François Fillon, il y a moins d'une semaine, la hausse du prix du gaz ne dépassera pas la barre des 5%.
Au terme de discussions serrées entre le gouvernement et l'opérateur GDF Suez, l'augmentation qui s'appliquera aux ménages français et aux entreprises en janvier, s'élèvera à 4,4%. Cette majoration s'accompagnera d'un geste en faveur des plus démunis. Le tarif social du gaz dont bénéficient environ 300.000 foyers, sera en effet revalorisé de 10%.
Nouvelle méthode de calcul
Après l'invalidation fin novembre du gel des tarifs imposé par Bercy à GDF Suez, le Conseil d'Etat avait donné un mois au gouvernement pour prendre de nouvelles dispositions.
La plus haute juridiction administrative du pays avait recalé ce dernier pour n'avoir pas tenu compte d'une règle de calcul officielle, censée refléter l'évolution des coûts d'approvisionnement de GDF Suez, et qui aurait dû conduire à une augmentation de 10% des tarifs pour les ménages.
Mais pour la gauche, même à moins de 5%, l'annonce de cette hausse ne passe pas.
Le parti socialiste dénonce l'accentuation de la précarité énergétique
"Par cette décision en plein cœur de l'hiver, le gouvernement accentue la précarité énergétique qui touche déjà 8 millions de personnes, soit 1ménage sur 6", a jugé dans un communiqué Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole de François Hollande.
"Une fois de plus, les classes populaires et moyennes feront les frais de l'augmentation des prix de l'énergie. Depuis avril 2010, le prix du gaz a augmenté de 25%", a-t-elle fait valoir. "Il est inadmissible que la revalorisation des prix du gaz permette à GDF de maintenir ses bénéfices et ses dividendes, sur le dos des familles qui ont de plus en plus de mal à se chauffer", a-t-elle jugé.
Une critique partagée par UFC-Que Choisir qui a qualifié la hausse d'"économiquement injustifiée" arguant du fait que l'opérateur GDF Suez a empoché indûment des "surmarges" ces deux dernières années, à cause de l'ancienne méthode de calcul.
Le Front de gauche dénonce un nouveau mensonge du gouvernement
Cette hausse est inadmissible a jugé François Delapierre, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, rappelant que le ministre de l'Economie, François Baroin, avait promis le 5 avril 2011 que le prix du gaz serait gelé au moins pendant l'année qui vient".
"C'était un mensonge de plus après ceux de François Fillon sur le troisième plan de rigueur", écrit-il. "Les apôtres de la 'concurrence libre et non faussée' promettaient des baisses de tarifs. Pourtant, depuis 2005 et l'ouverture du secteur à la concurrence, les tarifs ont augmenté de plus 60%", souligne M. Delapierre.
Pour le front de gauche, "il y a urgence à désobéir aux règles européennes de la concurrence", à "réaffirmer le monopole total du gouvernement français sur les tarifs de l'énergie et à constituer un grand pôle public de l'énergie en renationalisant à 100% GDF, EDF, AREVA et TOTAL.
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