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Hervé Morin retiré de la course, que va faire Jean-Louis Borloo ?

Jeudi 16 février, Hervé Morin a abandonné sa candidature à l'élection présidentielle et se rallie à Nicolas Sarkozy. Va t-il être suivi par les militants de son parti. Que va faire Jean-Louis Borloo de son côté ?
Article rédigé par Daïc Audouit
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Hervé Morin et Jean-Louis Borloo, côte-à-côte, lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale, le 14 juin 2011 (AFP/BERTRAND GUAY)

Jeudi 16 février, Hervé Morin a abandonné sa candidature à l'élection présidentielle et se rallie à Nicolas Sarkozy. Va t-il être suivi par les militants de son parti. Que va faire Jean-Louis Borloo de son côté ?

Dans la lettre envoyée par mail aux militants et adhérents, Hervé Morin appelle clairement à soutenir Nicolas Sarkozy.

"Réparer les dégats"

"Nous ne voulons ni de l'ambiguité de François Bayrou, ni de l'archaïsme du projet socialiste. Nous voulouns que nos valeurs soient portées et respectées. C'est pourquoi j' apporterai mon soutien à Nicolas Sarkozy", écrit-il.

Tout serait donc rentré dans l'ordre. La parenthèse Morin est refermée. Pas si sûr. Sur son compte twitter, le vice-président du Nouveau centre Jean-Christophe Lagarde salue "la dignité du retrait d'Hervé Morin" mais ajoute-t-il, "maintenant il faut réparer les dégats".

L'option Bayrou

Le Congrès du parti prévu le 25 février devrait être le moment de la réconciliation entre partisans et adversaires de la candidature Morin. Mais une troisème option est apparue au cours de la campagne. Le sénateur de Paris Yves Pozzo di Borgo, avait enjoint M. Morin de rallier François Bayrou. Au congrès, il soutiendra une motion conduite par le président des jeunes centriste Jérémy Coste allant dans ce sens.

Elle représenterait environ le quart des militants du parti. Le retrait d'Hervé Morin, tenant jusqu'ici d'une ligne indépendante, contre les partisans du soutien à M. Sarkozy, peut-il gonfler ses troupes?

"C'est possible. mais honnêtement je n'ai aucune idée de ce que cela va donner", confie M. Pozzo di Borgo. "Ce qui est sûr, c'est que cette motion ne se fait absolument pas dans un esprit de rupture", ajoute-t-il.

Que va faire Borloo ?

Jean-Louis Borloo a regardé l'interview de M. Sarkozy à Colombes dans la permanence électorale de Rama Yade qu'il inaugurait hier soir. Selon des proches, il ne serait guère satisfait du tournant droitier de l'entrée en campagne du président. La tenue du sommet social et la création d'une taxe sur les transactions financières allaient pourtant dans le sens de ce qu'il avait réclamé lors de ses voeux à la presse.

Le chemin du ralliement était en bonne voie. Il se complique. D'autant qu'une partie de la base du parti radical pencherait pour Français Bayrou. "Tout n'est pas très homogène", euphémise-t-on à la rue de Valois, siège du parti de M. Borloo.

Un peu par boutade Mme Yade avait confié ,il y a quelques semaines, pouvoir voter pour le candidat du MoDem. Aujourd'hui, elle ne semble pas vouloir prendre la tête d'un courant pro-Bayrou au sein de son parti, attendant de savoir quelle décision prendra M. Borloo.

Liberté de vote ?

Le parti radical doit se réunir en congrès le 10 mars et se prononcer pour l'élection présidentielle. Le temps de convaincre l'UMP que "si on est avec vous, on peut faire la balance et que si vous êtes seul, vous avez perdu", comme l'explique un cadre du parti.

Si un soutien à François Bayrou semble peu probable de la part de M. Borloo, néanmoins toujours imprévisible, l'appel à rejoindre le candidat Sarkozy n'est pas automatique. Le parti radical pourrait très bien ne soutenir personne laissant la consigne de liberté de vote à ses militants.

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