Immigration : le ministère de l'Intérieur dément une chute du nombre d'expulsions en 2013
Réagissant à un article du "Figaro" relatant une forte baisse des expulsions de clandestins, la place Beauvau rectifie et annonce des chiffres équivalents à ceux de 2012.
Environ 18 000 sans-papiers ont été expulsés pendant les huit premiers mois de l'année, d'après la place Beauvau qui prévoit environ 21 000 retours contraints au total en 2013, du même ordre qu'en 2012. En annonçant ces chiffres mardi 8 octobre, le ministère de l'Intérieur conteste ainsi les chiffres avancés par un article du Figaro faisant état d'une baisse de 40% des éloignements de clandestins en métropole depuis le début de l'année. "Le nombre total d'éloignements d'étrangers en situation irrégulière au 31 août 2013 est de 18 126, et non de 14 800 comme l'affirme à tort Le Figaro", indique un communiqué du ministère. "La chute des éloignements invoquée est exclusivement liée à la baisse des retours aidés (...) qui avaient contribué entre 2008 et 2012 à gonfler artificiellement les statistiques de l'éloignement."
La France avait procédé en 2012 à 36 800 éloignements de sans-papiers, un nombre record. Mais environ 16 000 étaient partis grâce au dispositif de l'aide au retour soit humanitaire (ARH, ouverte aux Européens), soit volontaire (ARV, pour les non-Européens). Le montant de ces aides a été drastiquement réduit au début de l'année pour mettre un terme à cette "pantalonnade qui gonflait artificiellement les chiffres", a rappelé l'entourage du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.
Une chute des départs aidés assumée
En 2012, près de 12 000 personnes, en grande majorité des Roms, avaient bénéficié de l'ARH, qui prévoyait 300 euros par adulte et 100 euros par enfant, avant de revenir en France. En accord avec le gouvernement roumain et les associations, son montant a été ramené à 50 et 30 euros. L'ARV, qui avait bénéficié à quelque 4 000 personnes, est passé de 2 000 à 500 euros par adulte.
En conséquence, les départs aidés ont chuté. "Cette forte baisse était anticipée et est assumée par le gouvernement", écrit la place Beauvau. "Si on enlève l'effet d'optique de ces aides au retour, le nombre de retours contraints effectués depuis la métropole s'élevait à (...) 21 841 en 2012", a-t-elle ajouté. "Il sera probablement au même niveau en 2013", a pronostiqué l'entourage de Manuel Valls, qui a toujours assuré ne pas vouloir fixer d'objectifs chiffrés d'expulsions, contrairement à ses prédécesseurs de droite.
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