Incident à l'Assemblée : François Baroin accuse le PS d'avoir pris le pouvoir "par effraction" en 1997
La séance des questions au gouvernement à été levée prématurément mardi par Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, après que le ministre de l'Economie a accusé les socialistes d'avoir pris le pouvoir "par effraction" en 1997.
François Baroin, ministre de l'Economie, a déclenché mardi une bronca des députés PS en séance en accusant les socialistes d'avoir pris le pouvoir "par effraction" en 1997. L'incident, qui s'est produit lors des questions au gouvernement, a conduit le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer, à lever la séance.
M. Accoyer (UMP) a décider de "lever" la séance après avoir parlé dans un premier temps de la suspendre, ce qui est rarissime à l'Assemblée. Répondant à une question sur le plan de rigueur, M. Baroin venait de s'en prendre aux "vieilles lunes socialistes qui vous ont conduit au pouvoir par effraction en 1997".
Cette décision de "lever" la séance est un type d'incident rarissime à l'Assemblée nationale. Elle a été prise par M. Accoyer alors que les députés socialistes quittaient l'hémicycle pour protester contre les propos de M. Baroin.
Voir le reportage de Thierry Curtet le 8 novembre 2011
"Révélateur d'une perte de sang froid"
Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste de l'Assemblée, a réagi à cette diatribe du ministre de l'Econiomie en indiquant que "c'est révélateur d'une perte de sang froid de la part de ceux qui nous gouvernent". "Il est allé trop loin", a-t-il ajouté.
Sur son compte Twitter, Olivier Dussopt, député (PS) de l'Ardèche, réclame des excuses à M. Baroin. De son côté, toujours sur Twitter, Julien Dray, député (PS) de l'Essonne, estime que le ministre a fait "une grosse faute".
Après une demande formulée par M. Ayrault à la reprise des débats budgétaires, le président de l'Assemblée a répondu que "la parole était libre" dans l'hémicycle et qu'on "ne peut que regretter certains propos inadaptés". Il a promis de transmettre la demande d'excuses de M. Ayrault à M. Baroin, ainsi qu'au gouvernement.
Sandrine Mazetier, député (PS) de Paris, considère de son côté que M. Accoyer "aurait du demander immédiatement à François Baroin de reformuler ses propos et ne pas se contenter seulement de lever la séance".
Les élections législatives de 1997 étaient consécutives à une dissolution de l'Assemblée nationale prononcée par le président de la République, Jacques Chirac. Elles avaient été remportées par la gauche. Cette victoire avait conduit Lionel Jospin à l'Hôtel Matignon où il avait occupé le poste de premier ministre jusqu'en 2002.
Réaction de Claude Guéant sur France Inter le 9 novembre 2011
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