INFO FRANCE INTER. Appartements privés de l'Assemblée nationale : 1 700 m² pour loger des fonctionnaires, sans loyer
Un rapport de l'Assemblée nationale indique que certains fonctionnaires de l'institution bénéficient de logements aux superficies démesurées sans payer de loyer, révèle France Inter, lundi.
Certains fonctionnaires de l’Assemblée nationale occupent des logements de fonction aux superficies démesurées, sans payer de loyer, au sein même du Palais Bourbon, en plein cœur de Paris, comme l'indique un rapport interne de l'Assemblée, révèle France Inter lundi 22 janvier. Ces avantages durent depuis des décennies et cela concerne près de 1 700 m2 mis à la disposition de fonctionnaires.
Le secrétaire général de l'Assemblée, qui perçoit 18 000 euros par mois, vit dans 182 m2 et dispose d'un employé de maison. Ce dernier, pour sa part, occupe gracieusement un appartement de 49 m2. Le directeur de cabinet du président, payé 10 000 euros net par mois, vit lui dans 149 m2. Plus surprenant, le chef du département génie climatique et celui du département électrique, rémunérés 7 750 euros par mois, occupent respectivement 167 et 107 m2. Aucun d'eux ne paie de loyer.
Les députés se penchent sur la question
Certains députés de l'opposition lorgnent aujourd'hui sur les logements de ces fonctionnaires, car l’Assemblée nationale manque de place. La question des locaux a d'ailleurs donné lieu à des affrontements internes à la majorité autour de l'hôtel de Broglie. L'Assemblée avait acheté à l'Etat cet hôtel particulier de plus de 7 000m2 en 2016 avant d'hésiter à le restituer, devant l'ampleur des travaux. Le bureau de l'Assemblée nationale a finalement voté, mercredi 17 janvier, à la quasi-unanimité, pour le conserver, en vue d'y aménager des bureaux-couchettes et des espaces de travail pour les députés et leurs collaborateurs.
Le fameux rapport a été transmis au président de l'Assemblée François de Rugy par le premier questeur Florian Bachelier (LREM). Un document gardé secret par le président de l'Assemblée nationale. L’entourage de François de Rugy, interrogé sur le sujet, a précisé que ces avantages sont un héritage des précédentes mandatures, qu'il n'y a pas de sujet tabou, et qu'il pourrait bouger sur ce dossier.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.