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Invitée du 13h15 sur France 2 dimanche, Martine Aubry a précisé le calendrier du PS avant 2012

"Il faudra que les candidats se fassent connaître en juin 2011, ou quelque chose comme ça. Mais nous aurons discuté entre nous avant, je pense, pour éviter une pléthore de candidats".Les réactions provoquées par ses propos de samedi sur Nicolas Sarkozy ont enflé dimanche. François Fillon les a qualifiés d'"attaques brutales et dérisoires".
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Martine Aubry au 13h15 de France 2

"Il faudra que les candidats se fassent connaître en juin 2011, ou quelque chose comme ça. Mais nous aurons discuté entre nous avant, je pense, pour éviter une pléthore de candidats".

Les réactions provoquées par ses propos de samedi sur Nicolas Sarkozy ont enflé dimanche. François Fillon les a qualifiés d'"attaques brutales et dérisoires".

Le PS compte choisir son candidat par un vote ouvert aux électeurs de gauche, et non à ses seuls militants comme pour l'élection présidentielle de 2007 qui avaient choisi Ségolène Royal pour porter les couleurs du parti.

A propos de Madoff et Sarkozy : "Les mots ont un sens"
La première secrétaire du PS a aussi précisé les propos qu'elle avait tenus samedi à la convention nationale du parti socialiste et qui lui ont été reprochés.

"Les mots ont un sens ... Bien sûr, je n'ai pas comparé le président de la République à Madoff mais j'ai dit une chose qui paraît assez simple, c'est que quand il nous donne des leçons de rigueur budgétaire, quand on a fait augmenter la dette de la France - depuis que la droite est au pouvoir, en 2002, on l'a doublée, de 800 à 1.600 milliards - c'est un peu comme si Madoff venait vous donner des leçons de comptabilité. Et ça ne serait pas crédible", a affirmé Mme Aubry.

De la même manière, la patronne des socialistes s'est défendue d'avoir dit que M. Sarkozy était vulgaire: "J'ai dit que lorsqu'on s'attaque à François Mitterrand, pour dire qu'il est responsable aujourd'hui de la crise et du problème de la retraite en faisant référence à 1983, (M. Sarkozy) manquait, enfin que ses propos manquaient d'élégance et qu'il y avait une dose de vulgarité". "Là aussi, essayons d'être dans un pays où la démocratie, ça a un nom. On ne parle pas aux gens uniquement avec des noms d'oiseau (...) On essaie de s'exprimer avec nuance. En tous les cas, j'essaie de le faire", a-t-elle ajouté. "Je continue de penser que s'en prendre à quelqu'un qui en plus est décédé, qui a fait par ailleurs l'abolition de la peine de mort et beaucoup de choses, de cette manière là, ça a une petite dose de vulgarité et en tout cas beaucoup d'inélégance", a-t-elle insisté.

Ces propos ont en tout cas provoqué la colère à droite: Xavier Bertrand s'est déclaré dimanche "profondément scandalisé" par les propos de Martine Aubry. "Les propos de Martine Aubry sont honteux et scandaleux, on n'a jamais vu un responsable politique, responsable du premier parti d'opposition, proférer de telles injures publiques".

De son côté, Nadine Morano a demandé dimanche à la première secrétaire du PS Martine Aubry de "s'excuser" faute de quoi elle "devrait démissionner".

Martine Aubry samedi à la convention nationale du PS
Clôturant samedi la convention nationale sur un nouveau modèle de développement à La Plaine-Saint-Denis, la patronne du PS a évoqué les déclarations du président de la République sur les retraites: "non seulement, le président se renie - on est habitué - mais faute de courage de présenter ses propres réformes, il attaque les nôtres". "J'ai un peu l'impression, quand Nicolas Sarkozy nous donne des leçons de maîtrise budgétaire, (que) c'est un peu M. Madoff qui administre quelques cours de comptabilité", a-t-elle dit aussi.

"Faut-il qu'il soit déboussolé pour attaquer le prédécesseur de son prédécesseur!", en allusion aux critiques du chef de l'Etat de l'acquis de François Mitterrand qui a abaissé l'âge légal de la retraite à 60 ans. "On reconnaît bien Nicolas Sarkozy dans cette attaque", a-t-elle affirmé. "A son inconstance, il ajoute aujourd'hui l'inélégance. Et à son inefficacité - je le dis parce que je le pense comme ça - il ajoute une dose de vulgarité. On n'attaque pas ainsi un président de la République et surtout pas François Mitterrand!", a-t-elle lancé, vivement applaudie.

A propos de la retraite à 60 ans, la première secrétaire du PS a indirectement répondu à DSK qui avait parlé de "dogme". "Nous ne considérons pas qu'il s'agit d'un dogme, nous considérons simplement que c'est une affaire de justice", a affirmé Martine Aubry.

Le projet pour 2012 entériné
La convention a entériné définitivement à l'unanimité moins une abstention le projet déjà adopté par le Conseil national (parlement) du parti et ratifié par les militants.

Après cette première convention très consensuelle, le PS en lance une deuxième mardi, consacrée à la rénovation: Arnaud Montebourg va présenter à la direction du parti ses propositions sur les épineux sujets des primaires et du non-cumul des mandats.

Les modalités des primaires - calendrier, nombre de scrutins, parrainages, date du Congrès - seront au coeur du débat avec le souci de préserver l'unité retrouvée. "La condition de la victoire, c'est l'unité", résumait un proche de la direction cité par l'AFP.

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