Une enquête impliquant un proche de Jean Castex stoppée trois jours après sa nomination comme Premier ministre, selon Mediapart
Les investigations, interrompues le 6 juillet, portaient sur la gestion des déchets dans la communauté de communes anciennement présidée par le chef du gouvernement, révèle le site d'information.
Un timing qui interroge. Mediapart révèle, dans un article (payant) publié lundi 24 août, qu'une enquête portant sur la gestion des déchets dans la communauté de communes anciennement présidée par Jean Castex a été stoppée le 6 juillet. Trois jours plus tôt, l'ancien maire de Prades (Pyrénées-Orientales) avait été nommé Premier ministre.
Ces investigations, entamées en 2019, concernent "les conditions d'exploitation de bennes à ordures par des ferrailleurs dans des déchetteries de la communauté de communes de Conflent-Canigó", dont Jean Castex était le président jusqu'à son arrivée à Matignon, rapporte Mediapart. Des infractions au Code de l'environnement (liées à la pollution) et au Code du travail (pour du travail illégal) sont suspectées par les enquêteurs.
Le chef du gouvernement n'est pas directement visé par cette enquête. C'est en revanche le cas du vice-président en charge des déchets au sein de la communauté de communes, Jean Maury. Ce dernier est par ailleurs l'oncle par alliance de Jean Castex.
Jean Castex dément toute intervention
Une source proche du dossier évoque un abandon "brutal et inexpliqué" des investigations, indique Mediapart. Sollicitée par le site, la vice-procureure Elodie Torres, en charge de l'enquête, explique de son côté que les investigations devaient bientôt se terminer. Le dossier a été envoyé à son supérieur "pour appréciation". Une version confirmée à Mediapart par le procureur de la République de Perpignan, Jean-David Cavaillé. Selon lui, ce choix "n'est pas lié à la nomination du Premier ministre ni à ses liens avec le vice-président de l’intercommunalité en charge de la déchetterie mais au traitement des éléments objectifs et juridiques du dossier".
Après une première audition en juin, les investigations auraient dû se poursuivre durant l'été pour évaluer "la responsabilité des pouvoirs publics dans le déploiement des bennes", écrit Mediapart. Jean Maury devait notamment être entendu.
"Le responsable de la déchetterie a informé Jean Castex que la gendarmerie l'avait interrogé sur ce dispositif et que les gendarmes lui avaient indiqué que le vice-président en charge des déchets serait probablement interrogé", a affirmé pour sa part Matignon à Mediapart, précisant que "Jean Castex atteste n'être jamais intervenu dans cette enquête qui ne met pas [en cause], ni de près ni de loin, sa responsabilité".
"Je n'ai rien stoppé du tout", a assuré de son côté Jean Castex, mercredi, sur France Inter. "Je me demande bien comment j'aurais pu stopper une enquête à laquelle je n'ai jamais été appelé ou mis en cause par aucun acte de procédure, même pas une audition", a-t-il ajouté. Le Premier ministre a par ailleurs déclaré qu'il n'avait rien à se reprocher dans ce dossier.
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