Jean Lassalle met en scène son abstention : le Conseil constitutionnel saisi
Jean Lassalle a mis en scène son abstention et a filmé la scène, en infraction avec le code électoral qui interdit toute discussion et toute délibération des électeurs à l'intérieur des bureaux de vote.
La Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l'élection présidentielle (CNCCEP) a saisi le Conseil constitutionnel après que Jean Lassalle a mis en scène son abstention au second tour de l'élection présidentielle dimanche, a appris franceinfo de source proche lundi 25 février, confirmant une information de RTL.
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Une vidéo diffusée sur les comptes Twitter et Facebook du candidat à la présidentielle éliminé au premier tour le montre dans son bureau de vote de Lourdios-Ichère (Pyrénées-Atlantiques), village de 138 habitants dont il a été maire de 1977 à 2017. On y voit Jean Lassalle prendre les bulletins Emmanuel Macron et Marine Le Pen, se procurer une enveloppe, aller dans l'isoloir, puis en ressortir. Alors qu'il s'apprête à mettre l'enveloppe dans l'urne, théâtral, il se ravise et explique, en s'adressant à l'assistance : "Pour la première fois de ma vie d'homme, ici dans cette mairie, je vais poser l'un des actes les plus importants de ma vie. Je refuse de participer à ce vote, je m'abstiens." Il a ensuite récupéré son bulletin et rendu l'enveloppe vide à un assesseur avant de partir.
Une fois sorti, dans une conférence de presse devant la mairie de Lourdios-Ichère, Jean Lassalle a expliqué son geste par sa "désapprobation totale" de la campagne telle qu'elle s'est déroulée. "Au lieu de m'abstenir chez moi, je suis venu, j'ai placé l'enveloppe avec le bulletin blanc que j'avais promis de mettre au-dessus de l'urne, et je ne l'ai pas mise". Il s'est dit "conscient" des conséquences de son acte et a assuré qu'il l'assumerait. "Aujourd'hui, j'entre dans une forme de maquis politique", a-t-il conclu.
Le code électoral interdit "toutes discussions" dans le bureau de vote
L'article R48 du code électoral établit pourtant que le vote est "secret" et que "toutes discussions et toutes délibérations des électeurs sont interdites à l'intérieur des bureaux de vote". Le président du bureau de vote est censé faire figurer au procès-verbal "toute réclamation des électeurs ou des délégués des candidats ou des listes, ainsi que les décisions motivées prises par le bureau sur les incidents qui ont pu se produire".
Selon les informations de franceinfo, le Conseil constitutionnel rendra son avis sur cet acte mercredi, au moment où il rendra son avis général sur l'élection présidentielle qui vient de s'achever par la victoire d'Emmanuel Macron. La violation du secret du vote est passible de 15 000 euros d'amende et/ou d'un an d'emprisonnement.
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