Jean-Luc Mélenchon accuse le PS d’empêcher le Front de gauche d’avoir un groupe parlementaire
Tensions à gauche. Lundi, Jean-Luc Mélenchon a affirmé que le PS tentait "d'empêcher un par un" les députés ultramarins d'aider le Front de gauche à constituer un groupe à l'Assemblée nationale. "Le groupe aura lieu quand même", assure-t-il.
Le torchon brûle-t-il entre le Front de gauche et le Parti socialiste ? Alors que les dix députés FG ont annoncé, via le député communiste du Puy-de-Dôme André Chassaigne, la constitution d'un groupe (15 élus nécessaires) avec des élus "progressistes" d'outre-mer, Jean-Luc Mélenchon a affirmé lundi que le PS tentait "d'empêcher un par un" ces élus ultramarins d'aider le Front de gauche à constituer un groupe à l'Assemblée nationale.
"Le groupe aura lieu" même si "les socialistes ont décidé de détruire tout ce qui n'est pas eux", a assuré l'ancien candidat à l'élection présidentielle et candidat aux législatives à Hénin-Beaumont lors d'une conférence de presse au siège du Parti de gauche, accusant les socialistes de vouloir "faire disparaître le Front de gauche".
"Autonomie conquérante"
Dénonçant la "volonté d'hégémonie permanente" des socialistes, l'ex-députée Martine Billard, co-présidente du PG, a déploré "une agression typique et significative" de la "volonté du PS de ne pas avoir de force à sa gauche porteuse des intérêts des classes populaires".
M. Mélenchon a par ailleurs rappelé que le FG était "dans la majorité qui a renversé Nicolas Sarkozy donc dans la majorité qui a mis en place François Hollande" mais il n'est "pas dans la majorité politique constituée à l'Assemblée" car il prône une "autonomie conquérante".
Une autonomie qui ne remet pas en cause l'appui du Front de gauche à un gouvernement socialiste. "J'ai pris un engagement solennel au nom du Front de gauche: jamais le groupe du Front de gauche (...) nous ne voterons une motion de censure déposée par la droite", déclarait-il, fin mai, sur France Inter.
Le FN, "bataille historique de fond"
Revenant sur les propos de son "ami personnel" Alain Vidalies (PS) qui a affirmé qu'en étant associés au gouvernement, les écologistes auraient à l'Assemblée "la liberté d'expression mais pas la liberté de vote", le leader du Front de gauche a estimé qu'EELV n'était qu'un "parti commensal".
Mais "nous, on ne joue pas la partition des autres", a fait valoir M. Mélenchon. "La perspective" et "l'enjeu, c'est la conquête du plus grand nombre", a encore dit l'eurodéputé, parlant de "séquence historique" vu les politiques d'austérité en Europe.
D'où aussi, selon lui, "la centralité de la bataille contre le Front national" qui n'est "pas une affaire personnelle" mais une "bataille historique de fond".
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