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Jean-Luc Mélenchon dénonce "les remèdes du bon docteur Bayrou"

Au lendemain de l'annonce de sa candidature à la présidentielle, François Bayrou compte un sérieux adversaire. Le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a sonné la charge jeudi 8 décembre dénonçant une erreur de diagnostic et de médication.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Jean-Luc Mélenchon tient un point presse, dans une salle de l'Assemblée national à PAris, le 8 décembre 2011. (AFP - Patrick Kovarik)

Au lendemain de l'annonce de sa candidature à la présidentielle, François Bayrou compte un sérieux adversaire. Le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a sonné la charge jeudi 8 décembre dénonçant une erreur de diagnostic et de médication.

Consolider son ancrage politique. Jean-Luc Mélenchon ne lâche rien et profite de chaque occasion pour faire valoir ses idées. L'entrée officielle dans la campagne présidentielle du centriste François Bayrou lui en a offert l'opportunité.

Entouré de la députée communiste, Marie-George Buffet, de la co-présidente du Parti de gauche, Martine Billard, et du député européen, Olivier Dartigolles, le candidat du Front de Gauche (FG) a qualifié jeudi son concurrent du Modem de "candidat roublard".

Devant la presse, l'eurodéputé tenait à "éclairer la situation pour permettre à chacun de se faire sa propre opinion si possible à partir d'arguments et non d'apparences".

Une erreur de diagnostic

Se défendant de toute opposition à la personne de M. Bayrou, dont l'opiniâtreté mérite "toute notre considération", M. Mélenchon a souligné que "son adversaire politique" n'était "ni neuf, ni nouveau".

Rappelant qu'en 2007, tout le mouvement avait alerté sur les graves conséquences du poids de la dette", l'eurodéputé a assuré que "M. Bayrou n'a rien découvert, ni en 2007, ni aujourd'hui mais par contre il se trompe radicalement sur le diagnostic".

Citant le président du MoDem qui avait déclaré, le 4 décembre sur 2011 sur RTL, que "la crise n'est pas la crise de l'endettement privé" mais qu'elle est celle "des Etats, de la dette des Etats", M. Mélenchon a souligné que le même "oublie opportunément de rappeler que la dette a été creusée par les allègements fiscaux décidés par la droite".

"Pour lui, la racine du problème n'est pas dans la forme financiarisée du capitalisme transnationale de notre époque, il est dans la politique publique", s'est indigné M. Mélenchon. "C'est une espèce de fantôme des monétarismes qui s'agite sous l'emballage appelé centre".

Une dangereuse posologie

La charge ne s'arrête pas là. Selon l'eurodéputé, "après cette erreur de diagnostic", M. Bayrou "fait une erreur de médication". A commencer par la règle d'or budgétaire dont M. Bayrou est un défenseur et que l'ancien sénateur combat fermement.

Seconde erreur pointée dans le projet du candidat centriste : "un plan d'austérité de 100 milliards d'euros avec une contraction de la dépense publique cinq fois supérieure à celle qui a déjà été prévue par les deux plans de M. Fillon". Une solution qualifiée par M. Mélenchon de "médicament d'une violence inouïe".

Enfin la TVA, que le MoDem propose de relever de deux points, "une ponction gigantesque dont il prétend qu'elle est indolore alors que pour le bas de l'échelle des salaires, la TVA est l'impôt le plus cruel et le plus confiscatoire".

"Voilà les remèdes du bon docteur Bayrou", "une espèce de FMI à domicile", a résumé M. Mélenchon avant de rappeler l'une de ses propositions, la réindustrialisation du pays qui s'inscrit non pas dans un cadre nationaliste mais passe, pour le FG, par la planification écologique.

Offre de débat

Pour Jean-Luc Mélenchon, il est important d'abord de fournir de façon claire et complète les arguments qui conduisent à refuser totalement l'alliance de la gauche avec le MoDem, et de rappeler aux socialistes que, "alliance valant choix", ce sera le MoDem ou le Front de Gauche.

II importe aussi de mettre un terme "aux vielles recettes éculées du libéralisme, à la vieille danse des politiciens", dont, selon lui, M. Bayrou est partisan sous couvert de nouveauté.

M. Mélenchon a lancé une invitation directe à débattre au candidat du MoDem. "Je pense qu'il passerait un moment aussi vivifiant et tonique", a-t-il conclu.

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