Jean-Luc Mélenchon n'envisage pas de programme commun avec le Parti socialiste
Bonne séquence pour Jean-Luc Mélenchon. Le candidat du Front de gauche a été crédité pour la première fois cette semaine, de 10% d'intentions de vote à la présidentielle dans un sondage de l'institut CSA. Pas question pour autant de lever le pied.
Attendu mercredi 14 mars à Clermont-Ferrand, jeudi 15 à Marseille avant une grande marche de Nation à Bastille le 18, Jean-Luc Mélenchon ne fait pas relâche ce week-end.
Invité par le journal Le Parisien, l'eurodéputé expose dans un entretien publié, samedi 10 mars, quelques-unes de ses propositions en matière d'économie et d'immigration. S'il déplore que le Parti socialiste soit dirigé par le social-libéralisme, il réaffirme cependant sa solidarité commune avec ses anciens amis.
"Je supprimerai (...) le statut d'auto-entrepreneur"
Assurant que "le précariat (mélange de prolétariat et précarité, ndlr) est une maladie abominable de la société" qu'il faut éradiquer, M. Mélenchon explique : "il faut se garder de cette manie de penser la politique par catégories".
Il se prononce pour la titularisation des "850.000 précaires dans la fonction publique, l'interdiction d'avoir plus de 5% de l'effectif en contrat atypique pour les grandes entreprises et plus de 10% pour les PME".
Autre mesure prévue s'il est élue : la suppression "du statut d'auto-entrepreneur, arnaque de première grandeur".
En matière de santé, et rappelant que "l'encadrement médical ne doit pas partir d'objectifs de comptabilité, mais d'objectifs de santé publique", M. Mélenchon entend en finir avec "le système du paiement à l'acte qui n'est pas seulement une absurdité de gestion, mais une absurdité sanitaire".
"On peut avoir une médecine d'Etat, avec des maisons de santé dans lesquelles on va se faire soigner des pieds à la tête, où on est pris en charge comme une personne et pas comme un objet", assure-t-il.
Immigration : "Mme Le Pen (...) raconte des histoires"
Déterminé à "dégonfler la baudruche Le Pen", l'ancien socialiste affirme : "Quand Mme Le Pen dit qu'il y a 200.000 personnes qui rentrent en France, elle raconte des histoires".
Et de préciser : "Tous les ans, 120.000 personnes rentrent dans notre pays, et il en ressort 120.000. Au milieu, il y a 60.000 Européens qui vont et viennent".
S'il est élu, le candidat du FG indique qu'il régularisera tous les sans-papiers parce que "les gens qui travaillent et qui n'ont pas de papiers, cela revient à une délocalisation à l'intérieur du pays".
Pour refaire "un programme commun, il aurait fallu que des conditions minimum soient respectées"
S'il exclut toute participation à un gouvernement Hollande, le candidat du FG a un motif de satisfaction. "Plus je monte dans les sondages, plus François Hollande gauchit son discours, donc on sert à quelque chose !", plaisante-t-il avant d'ajouter : "Et puis à la fin, j'espère lui passer devant !".
"Pour qu'on refasse un programme commun, il aurait fallu que des conditions minimum soient respectées. Le PS prétend diriger les choses, seul. Aujourd'hui, c'est le social-libéralisme qui dirige le PS", souligne-t-il.
Où ira-t-il fêter sa victoire s'il déjoue tous les sondages ?
A la Bastille. En attendant, il invite le peuple à se retrouver sur ce lieu symbolique, le 18 mars prochain.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.