"C'était horrible d'entendre des paroles pareilles" : après sa mort, les propos de Jean-Marie Le Pen sur le "point de détail de l'histoire" ne passent toujours pas

Les propos du fondateur du Front national expliquant que l'existence des chambres à gaz était "un point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale" lui ont valu plusieurs condamnations en justice.
Article rédigé par franceinfo
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Jean-Marie Le Pen, le 23 septembre 2012 à La Baule. (LAETITIA NOTARIANNI / HANS LUCAS / VIA AFP)

Liliane, 90 ans, sort, mardi 7 janvier, du Mémorial de la Shoah à Paris, où elle a déposé des documents appartenant à son père. "Toute ma famille est passée dans les fours crématoires hélas, en 1942, déportée de Pithiviers", raconte-t-elle. Quand elle apprend la mort de Jean Marie Le Pen, elle n'arrive pas à être triste : "Il aurait dû crever depuis longtemps, excusez-moi."

Jean-Marie Le Pen, ancien fondateur du Front national, figure de l'extrême droite en France, est mort à l'âge de 96 ans. Connu pour son parcours politique, de député à conseiller régional puis président du Front national, on se souvient aussi de ses propos, souvent polémiques, dont certains lui ont même valu des condamnations.

"Le combat contre ses idées ne s'éteint pas"

Notamment ceux sur l'histoire de la Seconde guerre mondiale que Jean-Marie Le Pen évoque lors d'une interview en 1987 : "Je ne dis pas que les chambres à gaz n'ont pas existé [...], mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Seconde guerre mondiale." 

Une phrase qui lui a valu une condamnation pour banalisation de crimes contre l'humanité à l'époque, et qui ne passent toujours pas, aujourd'hui, à l'heure de sa mort. En 2019, Jean-Marie Le Pen confiait même "ne pas avoir de regrets" à la fin de sa vie, mais confiait "regretter la persécution dont j'ai été l'objet" au micro de France Inter.

Les propos du fondateur du Front national, qui les avait réitérés, à plusieurs reprises, restent profondément choquants pour Liliane : "C'était horrible d'entendre des paroles pareilles venant d'un homme soi-disant, pas n'importe qui."

"Les gens oublient et j'ai peur que ça revienne."

Liliane,

à franceinfo

Des propos qu'il faut continuer à combattre alerte aussi de son côté par Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Dans une publication sur X, il rappelle que "Jean-Marie Le Pen est le premier à avoir donné une caution politique à l'antisémitisme, au racisme et au négationnisme après la guerre".

"Le combat contre ses idées ne s'éteint pas" avec sa mort, alerte Yonathan Arfi. Une disparition "qui ne doit pas marquer le début de sa réhabilitation".

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