"Jurisprudence Boutin" : à qui le tour ?
Entre sa retraite parlementaire à 6.000 euros et son indemnité de chargée de mission à 9.500, Christine Boutin a choisi hier soir de ne conserver que la première. Et de poursuivre sa mission "gracieusement". L'ex-ministre du Logement a expliqué avoir pris sa décision "toute seule", comme "une grande". Mais pouvait-il en être autrement, après qu'Éric Woerth ou Bernard Accoyer l'ont vivement encouragée de le faire.
Il n'empêche, cette décision aura sans doute des conséquences. François Fillon, hier soir, a annoncé dans un communiqué avoir demandé au secrétaire général du gouvernement de "veiller, sans délai, à ce que les
rémunérations éventuellement octroyées à des personnalités
chargées d'une mission par toute administration de l'Etat soient
cadrées selon une doctrine uniforme afin d'éviter toute
ambiguïté". La veille, le ministre du Travail avait suggéré lui que la retraite parlementaire ne soit plus cumulable avec tout autre revenu public.
Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, la première, en a pris acte ce matin, confiant sur iTélé, toucher elle aussi une retraite parlementaire, comme "tous ceux qui ont plus de 60 ans". Le cumul, elle connaît donc. "Mais si la législation change, on fera comme le dira la
législation, c'est très simple".
Les règles en vigueur
Le régime de retraite de l'Assemblée nationale, proche de celui du sénat, est bien plus généreux que le régime général. Le député de la Marne Charles de Courson explique ce matin dans Le Parisien qu'après un seul mandat, un député bénéficie à sa retraite d'une pension de 1.427 euros nets par mois. "En cinq ans, on a autant que la moyenne des Français qui
ont travaillé 41 ans!'' résume le député centriste.
_ Il explique aussi que la contribution patronale correspond à 7,5 fois la cotisation payée par le député lui-même. Or, le patron, "ce sont les Français", conclut-il.
Cécile Quéguiner avec agences
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