L'affaire se déplace sur le terrain judiciaire avec une plainte d'Eric Woerth contre X pour "dénonciation calomnieuse"
Le ministre du Travail "dénonce les accusations mensongères dont il a fait l'objet, en particulier concernant la réception de fonds en espèces aux fins de financement illégal d'activité politique", a précisé son avocat.
Dans le même temps, le parquet de Nanterre a ouvert une enquête sur les accusations de l'ex-comptable de Mme Bettencourt.
Cette dernière a notamment évoqué un retrait de 50.000 euros à la BNP le 26 mars 2007, peu avant la présidentielle, dont la police a retrouvé la trace.
La justice va donc enquêter sur les accusations de Claire Thiboult qui évoquent un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy via une remise d'espèces au trésorier de l'UMP, Eric Woerth, démentie par ce dernier. Cette enquête préliminaire, conduite sous la houlette du parquet de Nanterre, ouvre la possibilité sur le plan procédural de faire entendre le ministre du Travail, au centre d'une vive polémique depuis plus de trois semaines.
De son côté, le gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, accusé par l'ex-comptable de la milliardaire d'avoir versé de l'argent à Eric Woerth, a porté plainte contre X pour diffamation, a-t-on appris auprès l'entourage de Liliane Bettencourt. Son avocat a déposé cette plainte auprès du parquet de Nanterre.
Dernière action judiciaire: le journaliste Edwy Plenel, fondateur du site Mésdiapart, qui a publié les enregistrements à l'origine de l'affaire Bettencourt-Woerth, entend porter plainte en diffamation contre le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand. Lequel a qualifié de "méthodes fascistes" la couverture de l'affaire par le site.
La droite unie derrière Eric Woerth
L'exécutif et la majorité ont fait bloc mercredi derrière Eric Woerth, François Fillon lui ayant réaffirmé sa confiance. Lors d'un bureau politique UMP, le Premier ministre et le secrétaire général, Xavier Bertrand, ont adressé "un message très fort de soutien à Eric Woerth", a expliqué l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin à l'issue de la réunion à laquelle participait M. Woerth.
Face au front uni de la droite, le PS n'a pas désarmé. Le patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault, a réclamé l'inscription, la semaine prochaine à l'ordre du jour de l'Assemblée, d'un vote sur le principe d'une commission d'enquête. "Il faudrait des actes pour sortir de cette crise de régime", a de son côté estimé le député Jérôme Cahuzac, jugeant que pour cela le chef de l'Etat a "deux solutions": "soit il dissout, soit il remanie le gouvernement".
Cette seconde possibilité a les faveurs de l'ex-premier ministre, Alain Juppé. Celui-ci a ébréché l'union de son camp en plaidant pour un "profond remaniement" et un "changement de méthode" pour "remettre le gouvernement en situation de gouverner". Certains deputés UMP demandent aussi une intervention publique de Nicolas Sarkozy.
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