L'ancien premier ministre présente son projet mais dit attendre une clarification de la situation pour se décider
Il a évité de se prononcer clairement sur son éventuelle candidature. "J'attends que les Français soient dans l'élection présidentielle", a-t-il déclaré jeudi sur France Info.
Dans un entretien au quotidien Les Echos publié mercredi sur le site du journal, le président de République solidaire a annoncé vouloir créer un "revenu citoyen" à 850 euros.
Il a également dit vouloir créer de nouveaux services publics.
"Un revenu citoyen à 850 euros pour 5 millions de personnes"
"Je propose un revenu citoyen, garanti à un niveau de 850 euros pour tout Français qui ne dispose pas de ressource et dégressif au-delà jusqu'à 1.500 euros", a-t-il déclaré.
"Le revenu citoyen concernerait 5 millions de personnes qui n'ont rien que les minima sociaux aujourd'hui et 20 millions qui auraient un complément à travers ce dispositif", estime l'ancien premier ministre de Jacques Chirac.
Croissance et "justice sociale"
Interrogé sur la façon dont il compte financer le dispositif, Dominique de Villepin répond "par la croissance" et "la justice sociale". "A hauteur de 11 milliards en fin de quinquennat, je ne fais que reprendre les hypothèses dominantes", argumente-t-il, précisant qu' "une hausse de l'impôt sur le revenu sur les 3% des contribuables les plus aisés, permettrait de dégager environ 19 milliards par an".
Afin de réduire le fossé entre les salaires au sein des entreprises, il souhaite "une négociation obligatoire par branche, pour fixer les écarts acceptables entre les 10% des revenus les plus élevés et 10% les plus bas."
"La répartition des richesses": "un problème centrale de la France"
Dominique de Villepin critique la politique fiscale du gouvernement. "Tout cela devra être revu et corrigé dans le cadre d'une grande réforme fiscale", dit-il.
L'ancien chef de Matignon entend concilier "réduction des déficits" et fiscalité plus juste, moins orientée vers les plus riches, alors qu'au même moment l'exécutif souhaite afficher une image plus sociale en abandonnant le bouclier fiscal.
"La réduction des déficits est un élément central du projet que je propose, avec un budget sous la barre des 3% en 2017 et une perspective de retour à l'équilibre des comptes en 2020", annonce Dominique de Villepin. Pointant "la répartition des richesses" qui est, selon lui, un "problème central de la France", il souhaite "définir un grand impôt sur le revenu et sur le patrimoine, qui irait jusqu'à un taux de 60% en incluant CSG et CRDS".
TVA à 5,5% pour les produits de première nécessité
Dominique de Villepin se dit par ailleurs "favorable" à une "TVA trois "E" : "environnement-emploi-exportations", plaidant pour un taux de TVA variable entre "19,6 et 24,6%", avec une "TVA à 5,5% pour les produits de première nécessité". Mais le président de République solidaire ne précise pas ce qu'engloberaient ces produits.
Suppression temporaire de l'exonération des heures supplémentaires
Sans mentionner son échec du CPE, Dominique de Villepin entend reprendre la "bataille de l'emploi" avec des "contrats qui ne coûteraient aucun centime à l'Etat" et permettraient "de réduire de 600.000 le nombre de chômeurs", fait-il valoir.
Il propose "la suppression temporaire du dispositif d'exonération des heures supplémentaires, jusqu'au retour du chômage sous la barre des 7,5%" afin d'"accélérer la sortie de crise".
Création d'un "service public des parcours professionnels"
Proposition-phare, Villepin envisage la création d'un "service public des parcours professionnels, chargé de l'indemnisation et de la recherche d'emploi mais aussi de la gestion et de la sécurisation des parcours, en articulant l'ensemble des acteurs de la formation professionnelle". Il n'indique rien quant à l'articulation avec Pôle Emploi.
Contre l'utilisation de stagiaires, ou de contrats à temps partiel, ce que Dominique de Villepin nomme "le recours à la précarité dans l'entreprise", il propose une "modulation de l'impôt sur les sociétés en fonction du taux d'emploi en CDI".
Il souhaite établir "un taux de jeunes en emploi, formation ou alternance au sein des entreprises de plus de 500 salariés avec, en cas d'impossibilité d'accord, le recours à la loi". "Ce qui me paraît important, c'est de permettre à l'économie française d'être organisée à travers un pilotage fort", conclut-il.
Citoyenneté
Dominique de Villepin dit souhaiter responsabiliser les citoyens, tant dans leur travail que dans l'isoloir. Ainsi, il veut que "dans chaque entreprise, un tiers des postes des conseils d'administration et de surveillance soit réservé aux salariés."
Il a souligné l'importance du citoyen qui a des droits et des devoirs, proposant "l'obligation d'inscription sur les listes électorales et l'obligation de vote". Une proposition qui pourrait contrecarrer l'abstention, comme celle constatée lors des dernières élections cantonales.
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