L'Elysée a démenti jeudi que Bernard Kouchner ait envoyé une lettre de démission à Nicolas Sarkozy le 25 août.
Selon Le Nouvel Observateur, qui a pu consulter le document manuscript, le ministre des Affaires étrangères disait avoir subi des "humiliations" de la part de conseillers de la présidence, affirme Le Nouvel Obs.
Dans un ommuniqué publié mercredi soir, Bernard Kouchner a assuré Nicolas Sarkozy de "sa loyauté" et de "sa sincérité".
Il dit rester "pleinement engagé dansla mise en oeuvre de la politique étrangère de la France", sans toutefois démentir l'existence de cette lettre.
Selon Le Nouvel Observateur, Bernard Kouchner y parle "d'inflexion sécuritaire" en raison du durcissement de la politique du gouvernement à l'égard des Roms. Il prend également acte de "la fin de l'ouverture" opérée par Nicolas Sarkozy depuis 2007.
Nicolas Sarkozy envisage de procéder à un profond remaniement ministériel cet automne, peut-être après le sommet du G20 à Séoul en novembre. Le non-renouvellement de Bernard Kouchner au Quai d'Orsay est jugé vraisemblable dans la classe politique et au sein même de son ministère.
Il y a dix jours, Bernard Kouchner avait démenti dans un communiqué des propos rapportés par RTL. Selon la radio, le ministre a été écarté de certains dossiers et avait adressé le 25 août une lettre de démission à Nicolas Sarkozy. Symbole de l'ouverture à gauche du gouvernement en 2007, Bernard Kouchner a déclaré le 30 août qu'il avait songé à démissionner en raison du durcissement de la politique du gouvernement à l'égard de la communauté rom. Il avait alors précisé que c'était la première fois depuis
son arrivée au Quai d'Orsay qu'il avait "profondément" songé à partir et qu'il en avait parlé avec le chef de l'Etat.
Toujours selon Le Nouvel Observateur, Bernard Kouchner remercie aussi dans sa missive le chef de l'Etat de lui avoir proposé le 3 août le poste bientôt à pourvoir de "défenseur des droits". Une fonction créée en juin par une loi organique. Il précise dans sa lettre y réfléchir, ajoute l'hebdomadaire. Ce poste doit remplacer celui de médiateur de la République. Il supervisera trois institutions: défenseur des enfants (créé en 2000), Commission nationale de déontologie de la Sécurité et la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité).
Homme à l'origine de gauche (communiste dans sa jeunesse puis socialiste dans sa maturité), Bernard Kouchner, qui va avoir 71 ans, avait déjà reconnu dans le passé avoir des difficultés avec notamment le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, et le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, Jean-David Levitte. "Je ne vous dis pas que, de temps en temps, je n'enrage pas mais j'ai l'impression de travailler tout à fait
correctement", avait-il ainsi dit en mai au quotidien Le Parisien.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.