L'Elysée craint une candidature de Taubira

Les conseillers du président de la République disaient souvent qu’il valait mieux l’avoir avec soi que contre soi. Aujourd’hui, un ami de François Hollande reconnait que son départ du gouvernement brouille les cartes. "Il faudra qu’elle dise ce qu’elle veut faire ", jauge prudemment ce fin connaisseur du PS. 

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Car Christiane Taubira est bel et bien une menace. Elle a rejoint les anciens ministres rebelles : Duflot, Montebourg, Hamon et Filipetti. Ils vont pouvoir dîner à nouveau ensemble, comme ils le faisaient quand ils étaient au gouvernement. Et s’il leur prenait l’idée de pousser l’ex-garde des sceaux à se présenter à une primaire de gauche ? Elle aurait déjà un soutien au PS : Karine Berger, dont la motion a fait près de 10% lors du dernier congrès.

"Si Christiane Taubira devait concourir à la primaire de la gauche - estime la députée - le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle pourrait être légitime ". Encore faut-il que cette primaire voit le jour et sur ce point au moins, l’entourage du président n’est pas inquiet. "Pour l’instant ça n’intéresse que les verts et les communistes, les deux partis les plus faibles ", se moque un visiteur du soir de l’Elysée. Mais la ‘menace Taubira’ est bien réelle.

Cet élu rappelle qu’un seul candidat à la gauche de François Hollande serait un danger pour lui. Il y a le ‘traumatisme’ du 21 avril 2002, Christiane Taubira s’était présentée à la présidentielle, elle avait grappillé 2,32% des voix à la gauche soit 660 000 voix. Et Lionel Jospin avait été éliminé dès le 1er tour, avec 200 000 voix de retard sur Jean-Marie Le Pen.

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