L'ombre de DSK sur La Rochelle
DSK va-t-il revenir en France? Parler? Jouer un rôle dans la primaire pour 2012? A la veille de l'Université d'été du PS à la Rochelle, les spéculations vont bon train...
L'éventuel retour de DSK va-t-il embarrasser les socialistes? "Non,Ils se sont bien éloignés. Lui va s'éloigner d'eux. Son image est bien abîmée. Les socialistes n'ont pas tellement envie de lui aujourd'hui, même s'ils disent le contraire", juge le politologue Gérard Grunberg.
"Parasiter mais pas empoisonner"
Pour une dirigeante du PS, qui préfère garder l'anonymat, "l'ombre portée de DSK va évidemment parasiter La Rochelle". Et ce médiatiquement, pas chez les militants de base. "Toutes les questions seront posées sur lui : va-t-il parler ? Mais cela ne va pas empoisonner la primaire", estime la même.
"DSK va faire passer des messages mais il ne va pas se déterminer pour untel ou pour unetelle", estime cette dirigeante pour qui le ralliement du très strauss-kahnien Jean-Marie Le Guen à François Hollande signifie que DSK, jadis lié par un pacte avec Martine Aubry, ne s'impliquera pas. "DSK aura un rôle clef dans la campagne, à cause de la crise et parce que tout cela apparaît comme une grosse injustice. Le candidat désigné ne pourra pas faire autrement que de lui faire une place énorme. Il sera un atout fondamental pour règler la crise", juge-t-elle.
Une "voix écoutée"
Pour le fabiusien Guillaume Bachelay, "la crédibilité économique de Dominique est intacte. Elle s'est même renforcée. L'accélération de la crise valide son interprétation : une crise de système qui nécessite des réponses sérieuses et ambitieuses et pas seulement des rustines, comme il l'a dit à chaque G8 et chaque G 20".
Une fidèle de l'ex-patron du FMI, Michelle Sabban, considère que dans la "crise économique actuelle, l'Europe n'a plus de commandant à bord. Dominique est la personnalité qu'il faut". "C'est l'homme du passage à l'euro. Il faut que l'Europe se saisisse de la personnalité et des compétences de Dominique qui pourrait - pourquoi pas ? - demain présider l'Europe", dit-elle.
"Une chose est cependant claire dans l'esprit collectif : il ne sera pas en jeu dans la séquence présidentielle", résume un autre responsable PS. Un sondage CSA pour 20 minutes, BFM TV et RMC, conforte cette assertion : 53 % des personnes interrogées pour cette enquête ne souhaitent pas que DSK participe au débat politique dans les prochains mois.
Les proches de "Dominique" renâclent à entrer dans cette discussion. "On ne peut mesurer ce qu'il a traversé que lorsqu'on a été accusé d'un crime abominable qu'on n'a pas commis. En l'occurrence, il n'a pas été accusé d'un crime abominable avec les voisins qui savent. Il l'a été devant le monde entier", relève le secrétaire national, Christophe Borgel, rallié à Martine Aubry.
Coordinateur de la campagne de François Hollande, Pierre Moscovici se "refuse à toute forme de spéculation". DSK a "besoin d'un temps pour lui (...). On ne sort pas d'une épreuve comme ça en étant exactement le même", plaide l'ancien ministre.
Fort de ses "compétences économiques", Dominique Strauss-Kahn sera une "voix écoutée", qui "a une crédibilité en cette période de crise", juge Pierre Moscovici. Mais celui-ci ne le voit "pas replonger dans le bain politique comme si de rien n'était". Il "a besoin de réinventer son rapport à la vie publique".
"Faire le deuil du rêve DSK candidat"
La secrétaire nationale Laurence Rossignol, ralliée à Mme Aubry, veut "tourner la page et faire le deuil du rêve DSK candidat". Elle ne comprend "pas ceux qui disent 'Ah sale coup pour les socialistes. DSK va plomber la primaire'. On est bien mieux pour affronter la primaire avec un DSK extrait de la machine judiciaire américaine qu'un DSK en procès", ajoute la secrétaire nationale.
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