L'UMP a tenu un séminaire de travail lundi à Port-Marly en présence des principaux responsables du mouvement
Le terme "unité" est décidément à la mode. Après le PS ce week-end, c'est au tour de l'UMP d'entonner le refrain. Le secrétaire général Xavier Bertrand, l'assure, il n'y pas de "zizanie" au sein du parti.
"Tout le monde était là et tout le monde s'est exprimé" a-t-il déclaré à la presse avant, l'occasion était trop belle, de tacler l'opposition.
"Je souhaitais, en réponse à Bernard Accoyer, que le séminaire puisse être l'occasion à toutes les voix du mouvement, de notre famille politique, de s'exprimer". "Cela permet de montrer que le débat se passe dans notre mouvement et nulle part ailleurs" a soutenu M. Bertrand alors que vendredi, le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer lui avait demandé d'organiser un débat interne au sein du parti majoritaire, "plutôt que de laisser prospérer ces divisions".
Défendant le dialogue existant au sein de l'UMP, M. Bertrand a poursuivi: "A la différence du PS dont le projet s'inscrit "en négatif" et "en démolition", nous avons un "un projet en positif et en construction" "un projet construit sur l'ouverture et l'écoute".
"Sur la sécurité, sur les retraites", "les socialistes n'ont rien à proposer" a également dénoncé M. Bertrand, manière de riposter aux très sévères critiques de la chef de file du PS Martine Aubry, dimanche lors de son discours de clôture de l'université du PS.
"La ligne politique de l'UMP, c'est le discours de Grenoble"
Sur le fond, pas de changement notable. "La ligne politique de l'UMP, c'est le discours de Grenoble" a redit M. Bertrand. "Notre priorité, c'est la sécurité des Français", "la sécurité à tous les niveaux (...), au niveau de l'emploi, des retraites, et demain de la dépendance". "Nous sommes la famille politique la plus â même d'assurer la protection des Français", a poursuivi le député de l'Aisne selon qui, cependant, "la sécurité oui, seulement la sécurité, non".
"Le président de la République ne reculera pas". "Les priorités du président de la République et du Premier ministre sont les mêmes que celles des Français" a redit M. Bertrand.
Unité de façade ?
L'intervention de Xavier Bertrand lundi après-midi ne suffit pas à lever tous les doutes sur les dissensions au sein de la majorité.
Après l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui dénonçait la semaine dernière une "dérive droitière qu'il convient de corriger" dans l'UMP, jugeant "absurdes" certaines des propositions qui ont occupé le mois d'août, comme la prison ferme pour les parents d'enfants délinquants, c'est au tour du patron des députés UMP Jean-François Copé, de faire entendre sa voix.
"Je peux comprendre qu'à gauche, où on est gêné sur la sécurité, on préfère taper sur le président de la République. Je le comprends moins de la part de certains de nos amis...", dit-il dans son interview de rentrée à paraître mardi dans "Le Parisien/Aujourd'hui en France".
A la question "Vous pensez notamment à François Fillon ?", il répond : "Dans le cas du Premier ministre, oui, j'ai été un peu étonné par les mots qu'il a choisis, la façon dont il a marqué sa différence. Mais chacun a sa liberté d'expression".
Dans "Le Parisien", M. Copé en profite aussi pour taper sur l'UMP et son secrétaire général, Xavier Bertrand."Je regrette que mon parti n'ait pas pris l'initiative d'organiser des universités d'été dignes de ce nom, qui nous auraient permis de répondre au PS qui vient, pendant trois jours, d'étaler sa colère contre nous".
"Notre famille politique doit se montrer capable de créer une dynamique (...) Le parti aujourd'hui n'(y) parvient pas (...) L'UMP souffre cruellement de ne pas suffisamment entendre les députés qui viennent du terrain et ont des choses à dire", accuse-t-il.
Si l'unité affichée par le PS ce week-end demeure fragile, il semble que celle de l'UMP le soit tout autant.
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