L'UMP arme, vise et cible "l'arrogance" de François Hollande
Arrogance. Le qualificatif domine l'arsenal verbal des ténors de l'UMP, vendredi 27 janvier, pour critiquer le candidat socialiste, François Hollande, après sa prestation télévisée suivie par 5,4 millions de téléspectateurs.
Overdose... c'est le sentiment qui prévaut dans les rangs de la majorité.
Et pour cause. Meeting du Bourget, dimanche, présentation détaillée de son programme à la Maison des Métallos (Paris), jeudi matin, émission télévisée le soir sur France 2, François Hollande colonise l'espace médiatique depuis six jours. Ses partisans s'en réjouissent. Ses adversaires s'en agacent, de plus en plus fébrilement.
Car loin de lasser les électeurs, François Hollande creuse l'écart dans les sondages et consolide son image d'homme "sérieux", "pugnace" et "rassembleur" pour une majorité d'électeurs.
A 86 jours du premier tour de l'élection présidentielle, l'opposition devait réagir. Elle attaque, bille en tête, le candidat "normal", devenu celui de "l'arrogance".
Un angle de tir, trois terrains de combats
Premier à cibler la personnalité du candidat socialiste, le ministre des affaires étrangères. A peine arrivé sur le plateau de France 2, jeudi soir, Alain Juppé, a dégainé, accusant le candidat socialiste de faire de Nicolas Sarkozy "une méchante caricature" et de faire preuve "d'arrogance".
Puis il est revenu plusieurs fois à la charge. Trop ? Suffisamment pour se faire repousser dans les cordes par un cinglant : "en matière d'arrogance, chacun a à faire son examen de conscience, vous avez des rechutes possibles".
Résultat, un Alain Juppé, un instant mouché, mais une majorité nullement découragée. Quelques minutes plus tard, les messages des partisans du chef de l'Etat, alimentaient les télescripteurs, boîtes mails, et autres réseaux sociaux.
Après le verbe, l'écrit
Sur la toile, rarement à cours d'idée et jamais en mal d'un tweet, Nadine Morano a ouvert le bal, jeudi soir. "Quant à la politique étrangère quelle arrogance, pauvre France avec #Hollande !", écrit . Dans la même veine, la version "teasing" du Président des Jeunes Populaires : "Quand on n'a rien à dire comme Hollande on attaque ad hominem. L'arrogance c'est maintenant avec Hollande", écrit .
Quant à la version communiqué de presse, c'est la déléguée générale adjointe, Valérie Rosso-Debord, qui s'y colle.
"Sur le Président de la République, François Hollande a fait preuve d'arrogance en refusant volontairement de citer son nom et en prétendant qu'il appartenait au passé...sans compter que pour lui l'élection est jouée : il est déjà Président ! Françaises, Français, inutile de vous rendre aux urnes, l'élection a déjà eu lieu pour le candidat socialiste", écrit l'élue de Meurthe-Moselle aussitôt passé le générique de fin de l'émission.
Deuxième charge sur le fond : "le matraquage des classes moyennes"
Sur le plan du contenu, l'UMP, moins inspirée, pointe le manque de crédibilité du volet économique du candidat socialiste et met en garde "les classes moyennes".
Evoquant la fusion de l'impôt sur le revenu avec la CSG, et ironisant sur les "impôts racontés aux bisounours ou aux enfants", le ministre de l'Industrie, Eric Besson sonne l'alerte sur France Inter : "Cela veut dire que ceux qui ne payent pas l'impôt sur le revenu, c'est-à-dire 50% des Français, vont les payer et cela veut dire que la CSG progressive, ça va toucher de plein fouet les classes moyennes", a déclaré l'ex-socialiste sur France Inter.
Deuxième salve avec le ministre de l'agriculture, Bruno Lemaire qui a vu, dans les mesures annoncées par le candidat socialiste, "à nouveau des emplois publics, à nouveau des contrats aidés et donc à nouveau des impôts pour les Français pour alourdir encore la charge fiscale sur les Français".
Active aussi sur Twitter, Valérie Rosso-Debord alerte encore : "La cible de Hollande les classes moyennes ; les heures sup seront supprimées", .
Paradoxe de cette assaut en règle, à moins trois mois de la présidentielle, les propos, pour le moins pondérés, du ministre de la Défense, Gérard Longuet". Interrogé sur le duel François Hollande/Alain Juppé, le ministre a trouvé que "c'étaient deux hommes de qualité". "Les deux ont oublié d'être cons, ce qui est quand même un atout pour le pays", a-t-il dit sur RMC-BFMTV.
Un atout ? Nul doute, mais "une amabilité" en moins pour les adversaires de François Hollande.
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