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L'UMP au bord de l'implosion

C'est un nouveau dimanche maudit que vient de passer l'UMP. La médiation conduite par Alain Juppé pour tenter de réconcilier Jean-François Copé et François Fillon a échoué, laissant un parti à deux doigts de la scission, dix ans seulement après sa création.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

Relire le film de ce dimanche de crise à l'UMP

La tentative de médiation censée sauver l'UMP ce dimanche soir n'aura pas duré plus de trois quarts d'heure. Arrivé à l'Assemblée nationale à 19h, le maire de Bordeaux, appelé à la rescousse pour réunir les deux rivaux Copé et Fillon, a rapidement indiqué que les conditions qu'il avait posé n'étant pas réunies, il renonçait à sa mission. Analyse cinglante d'un des proches d'Alain Juppé, Benoist Apparu : Après la "droite forte " (en référence à la motion arrivée en tête à l'UMP), "la droite morte ", a-t-il ironisé sur Twitter.

Même tonalité chez Lionel Tardy, député filloniste de Haute-Savoie : "Je crois que la messe est dite ", déclare-t-il, affirmant que toutes les conditions sont désormais réunies pour qu'il y ait "scission ", a minima, au sein du groupe UMP à l'Assemblée nationale. L'entourage de François Fillon d'ailleurs fait savoir que l'ancien Premier-ministre avait l'intention de réunir ses soutiens à l'Assemblée mardi matin. 

François Fillon saisit la justice

La guerre est donc déclarée. D'autant que François Fillon, dès l'annonce de l'échec de la médiation d'Alain Juppé, a déclaré que son advsersaire portait "seul la responsabilité de cet échec ". Et surtout qu'il avait l'intention de "saisir la justice pour rétablir la vérité des résultats " du scrutin du 18 novembre. 

> Lire Quel recours judiciaire pour François Fillon ? 

Côté Copé pourtant, on minimise, on temporise. Le député-maire de Meaux, déclaré vainqueur de l'élection à la présidence de l'UMP, malgré l'échec de la médiation, s'en tient à sa ligne. "Il ne faut pas mélanger les processus politique et juridique ", dit-il s'en remettant toujours à la commission des recours internes. Celle-ci a d'ailleurs repris l'examen des "irrégularités " du scrutin ce dimanche soir, dès l'abandon d'Alain Juppé, et malgré le départ fracassant de plusieurs de ses membres pro-Fillon dans la journée. Elle pourrait statuer lundi. 

"Nos valeurs sont plus fortes que les aigreurs d'un ancien Premier-ministre"

Chez les copéistes donc, point de scission à l'horizon. "Moi j'ai vécu beaucoup de crises et de drames dans les 20 dernières années au RPR et à l'UMP, mais il n'y a jamais eu de scissions , tempête Roger Karoutchi. Des secousses oui, mais pas de scissions ". La députée, Valérie Rosso-Debord, semble moins confiante, mais prévient : "Ceux qui prennent la responsabilité de partir, ne sont jamais ceux qui emportent l'âme du parti [...] Nos valeurs sont plus fortes que les aigreurs d'un ancien Premier-ministre ". 

 

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