Cet article date de plus de dix ans.

L'UMP veut faire table rase de ses divisions avant les élections

La bataille interne pour la présidentielle de 2017 a beau être dans toutes les têtes, et les défaites de 2012 pas si lointaines, à deux mois des municipales, l'UMP veut rétablir son unité. Assis côte à côte lors d'un conseil national samedi à Paris, Jean-François Copé et François Fillon, les duellistes de l'élection de l'automne 2012 à la direction du parti ont adressé à l'unisson des messages de rassemblement.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Le passé, c'est le passé. Maintenant,
regardons l'avenir...ensemble. C'est en substance le message lancé samedi par les ténors de l'UMP réunis à Paris lors d'un conseil national du
parti. Le
mot d'ordre : oublier les défaites de 2012 mais surtout rétablir l'unité au
sein du parti. Jean-François Copé, son président, a fait passer le message à la
tribune. "Finie la période de deuil après la défaite aux élections
présidentielles et législatives, et surtout la crise interne terrible de la fin
2012
", a-t-il lancé.

Un discours à l'unisson
de celui de François Fillon quelques minutes plus tôt. "Qu'à l'occasion de notre élection interne de 2012 nous
ayons eu des conflits dans nos rangs, c'est un fait. Avec Jean-François Copé
nous avons cherché à les surmonter. La rénovation de nos statuts doit nous
permettre de ne jamais revivre ce fiasco et d'assumer sereinement et
démocratiquement les échéances à venir. Les règles de fonctionnement interne
sont désormais installées alors maintenant allons droit devant
", a
déclaré l'ancien Premier ministre.

Les municipales et les européennes dans l'objectif

Même si la bataille pour
la primaire pré-présidentielle est déjà dans toutes les têtes, avec un Nicolas
Sarkozy en absent omniprésent et un Alain Juppé absent de ce conseil national,
officiellement pour des questions de calendrier, les ténors de l'UMP entendent jouer la carte de l'unité. "Rien ne serait pire que d'aller vers
les élections en ordre dispersé, en charriant nos amertumes et en protégeant
nos arrière-gardes
", a insisté François Fillon à quelques mois d'échéances électorales cruciales. 

Une unité qui s'est
traduite aussi dans les votes, avec par exemple plus de 90% d'approbation pour
les listes municipales, 74% pour les européennes... et surtout 91% de votes favorables au projet d'alternance
du parti, avec une orientation économique résolument libérale.

Une unité de façade dénoncée par Henri
Guaino

Outre la présentation
des grandes lignes de ce projet et d'une "charte des bonnes
pratiques" pour les municipales, l'UMP a aussi créé une haute autorité
pour veiller à l'organisation et au bon déroulement de sa primaire pour 2017,
présidée par la juriste Anne Levade.

Seule fausse note
pour le principal parti d'opposition, les critiques acerbes d'Henri Guaino sur le
fonctionnement des institutions internes. Dans un courrier adressé à
Jean-François Copé et dont une copie a été envoyée à l'AFP, le député UMP des Yvelines demande notamment au président de l'UMP de "reporter l'adoption des
grandes lignes du projet politique de l'UMP", lesquelles "n'ont  fait l'objet d'aucun grand débat dans les
fédérations, d'aucun processus de maturation intellectuelle et politique",
affirme-t-il.

Il lui demande aussi de
"reporter l'élection des membres élus du bureau  politique", dont la liste a été
"concoctée dans l'entre soi de quelques-uns, sans que ce scrutin soit
annoncé". "Cette manœuvre ruine la confiance, elle nous divise, nous
fragilise", assure-t-il.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.