Cet article date de plus de douze ans.

La Cour des comptes pointe les dérives de l'armée française

Les Sages dressent un bilan en demi-teinte des trois premières années d'application de la Loi de programmation militaire (LPM), censée alléger le budget de l'armée française. Avec un gros point noir : la masse salariale a continué d'augmenter, malgré la baisse des effectifs.
Article rédigé par Gilles Halais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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C'est un plan sur cinq ans (2009-2014)
lancé par Nicolas Sarkozy, détaillé dans un Livre blanc, et qui devait conduire
à la suppression de 54.000 postes (17 % des effectifs de la Défense) et à
la fermeture de nombreux sites militaires (262 emprises militaires et 82 unités, selon un rapport sénatorial rendu ce mercredi). S'agissant de la masse salariale,
elle devait donc — mathématiquement — diminuer.

Et c'est là que le bât blesse. Avec 29.000 postes supprimés au cours des trois premières années de la LPM, la
masse salariale aurait dû diminuer de un milliard d'euros. Or, elle a continué
d'augmenter, d'environ un milliard d'euros. Au final, la Défense a dépensé, à
mi-parcours de la LPM, près de 2 milliards d'euros de plus que prévu. Et cet
écart pourrait dépasser les 4 milliards fin 2013, prévient la Cour des comptes dans son rapport.

"Armée mexicaine"

Les Sages pointent notamment "l'augmentation continue de l'encadrement
supérieur"
des armées, notamment
dans les états-majors où l'on trouve les plus hauts gradés : officiers
généraux et supérieurs. Leur nombre n'est "pas en cohérence avec la
diminution drastique des effectifs"
depuis trois ans, relève la Cour.

La Grande Muette est donc priée d'aller faire un peu de ménage dans les
placards de ses états-majors, et de concentrer ses moyens budgétaires "sur
les capacités opérationnelles",
conformément aux priorités que ne
manquera pas de fixer un nouveau Livre blanc de la Défense, en cours d'élaboration.

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