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La fermeture de Lejaby télescope le sommet social de Nicolas Sarkozy

Le contraste est saisissant. D'un côté, le président Nicolas Sarkozy annonçant, mercredi 18 janvier, que tous les demandeurs d'emploi "sans exception" se verront proposés une solution. De l'autre, des salariées licenciées de l'usine Lejaby en larmes
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les salariées de Lejaby manifestent pour tenter de sauver leur emploi, à Yssingeaux, en janvier 2012. (FTV)

Le contraste est saisissant. D'un côté, le président Nicolas Sarkozy annonçant, mercredi 18 janvier, que tous les demandeurs d'emploi "sans exception" se verront proposés une solution. De l'autre, des salariées licenciées de l'usine Lejaby en larmes

La lente agonie du fabricant de lingerie féminine Lejaby se poursuit.

Après un premier plan social en 2003, avec 225 licenciements à la clé, et un second, en 2009, portant sur 185 emplois, le dernier site de production en France vient de tirer le rideau.

Le tribunal de commerce de Lyon, a rendu sa décision mercredi 18 janvier, attribuant l'usine, pour l'euro symbolique, à l'ancien PDG de la marque de sous-vêtements italiens La Perla. Sur les 450 salariés de Lejaby en France, les 93 de l'atelier d'assemblage d'Yssingeaux (Haute-Loire), dont 90 femmes, se retrouvent sans emploi.

Lot de consolation, "98% de leur rémunération sera maintenue pendant un an", a annoncé jeudi 19 janvier, le ministre du Travail, Xavier Bertrand, sur France Info.

Fermeture de l'usine Lejaby

Près de trente ans de bons et loyaux services et plus rien. Terminé. "Licenciement et délocalisation, ils n'ont que ça à la bouche, y a que ça qui compte", s'indigne l'une des salariés du dernier site de production de Lejaby, à Yssingeaux.

Pas vraiment une surprise, l'entreprise était en liquidation depuis plusieurs semaines. Mais l'annonce de la décision du tribunal, le jour du sommet social à l'Elysée, rebaptisé sommet de l'emploi puis sommet de crise, a fait monter la colère d'un cran.

"Aujourd'hui, on va nous prêcher le 'Made in France' et nous, on est en train de nous mettre dehors. Ils (les pouvoirs publics, ndlr) auraient pu aider, mais ils n'ont rien fait", s'emporte une autre ex-employée.

Et ce ne sont pas les déclarations d'un éventuel repreneur, qui plaide pour une délocalisation, qui atténueront l'amertume des unes, la tristesse et la colère des autres, ce dernier faisant valoir que le prix des produits Lejaby s'élevait à 8 euros en moyenne en Tunisie, contre 13 à 14 euros en France.

500 millions d'euros pour l'emploi

Nicolas Sarkozy a annoncé, mercredi, le déblocage de 500 millions d'euros pour financer des mesures d'urgence destinées à enrayer le chômage dont l'embauche d'un millier de salariés supplémentaires pour le service public de l'emploi.

Outre ce renforcement de Pôle emploi, le président a annoncé que le gouvernement allait lancer un plan de formation "sans précédent" pour les chômeurs et relancer le recours à l'activité partielle pour éviter les licenciements.

Trop tard pour les salariés de Lejaby.

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