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La finance prise pour cible par François Hollande, la majorité s'insurge

Lors de son même premier grand oral au Bourget, dimanche 22 janvier, le candidat socialiste, François Hollande, a érigé la finance en "adversaire". La réaction n'a pas tardé côté majorité qualifiant l'assaut d'idiot et démagogique.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
François Hollande tient son premier grand meeting de campagne, au Bourget (Seine-Saint-Denis), le 22 janvier 2012. (AFP - Fred Dufour)

Lors de son même premier grand oral au Bourget, dimanche 22 janvier, le candidat socialiste, François Hollande, a érigé la finance en "adversaire". La réaction n'a pas tardé côté majorité qualifiant l'assaut d'idiot et démagogique.

Devant un auditoire galvanisé, dimanche, François Hollande a tapé dur sur le monde de la finance.

Une stratégie à double détente. En désignant ainsi son "véritable adversaire", le candidat socialiste a encré son discours à gauche tout en dessinant, en creux, le portrait du Président sortant et plus que probable candidat, Nicolas Sarkozy.

Une phrase a particulièrement retenu l'attention : "Je vais vous confier mon secret, ce secret que j'ai gardé depuis longtemps mais que vous avez sans doute découvert : j'aime les gens, quand d'autres sont fascinés par l'argent", a notamment déclaré M. Hollande, ciblant, sans le nommer, son principal adversaire lesté par son image de "candidat des riches".

Flairant le piège, la majorité est aussitôt montée à l'offensive, ne relevant pas l'allusion, mais critiquant sur le fond.

"C'est idiot", selon Baroin

Invité de l'émission Le Grand Jury RTL/LeFigaro/LCI, le ministre de l'Economie, François Baroin, a été l'un des premiers à monter au créneau. Déclarer que la finance est un adversaire, "c'est aussi idiot que dire je suis contre la pluie, je suis contre le froid ou je suis contre le brouillard", a-t-il dit.

"Les quelques rares propositions qu'il a faites soit existent déjà soit ne dépendent pas de lui", a ajouté le ministre, citant en exemple la promesse de faire en sorte que la monnaie chinoise devienne convertible.

Ciblant l'une des propositions du candidat socialiste, le doublement du plafond du livret A pour financer le logement social, M. Baroin a poursuivi sur le même ton.

"Ce n'est pas être responsable que de favoriser une épargne populaire" quand elle n'est pas nécessaire, a-t-il poursuivi, affirmant qu'il n'y avait "pas de problème pour le financement du logement social à l'heure actuelle".

Selon lui, une telle mesure pourrait être "déstabilisante", en détournant les épargnants "de placements positionnés pour financer notre dette, ce qui est le cas de l'assurance-vie, et nous avons aussi besoin de financement pour nos entreprises".

C'est de la "démagogie", pour Coppé

Même son de cloche du côté du patron de la majorité.

Interrogé par le Figaro, le secrétaire de l'UMP a qualifié, dimanche soir, la prestation de M. Hollande de "grand numéro de démagogie en direction de l'extrême gauche et des tenants de la démondialisation".

"C'est un beau résumé de son discours : des grands mots pour éviter de formuler des propositions concrètes et crédibles. Applaudissements garantis sur les bancs socialistes, mais que doit-on en faire une fois les lampions de la fête éteints?", a-t-il poursuivi.

"Ce discours est en décalage complet avec le monde d'aujourd'hui et les réformes vitales pour la France", a-t-il conclu.

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