Danièle Obono dépeinte en esclave par "Valeurs actuelles" : l'hebdomadaire condamné pour injure publique raciste
L'hebdomadaire a été condamné pour "injure publique envers un particulier à raison de son origine". Le directeur de publication du magazine, ainsi que le directeur de la rédaction et le rédacteur de l'article, ont été condamnés à une amende de 1 500 euros chacun et à verser 5 000 euros de dommages et intérêts à Danièle Obono.
Il avait publié en août 2020 un récit dépeignant la députée en esclave. L'hebdomadaire ultraconservateur Valeurs actuelles a été condamné pour "injure publique envers un particulier à raison de son origine", mercredi 29 septembre, après la plainte de l'élue insoumise Danièle Obono au sujet de ce récit.
Le directeur de publication du magazine, Erik Monjalous, renvoyé devant le tribunal pour ce délit, ainsi que le directeur de la rédaction, Geoffroy Lejeune, et le rédacteur de l'article, Laurent Jullien, jugés pour leur part pour complicité, ont été condamnés à une amende de 1 500 euros chacun et à verser 5 000 euros de dommages et intérêts à Danièle Obono.
Intitulé "Obono l'Africaine", cet article de sept pages, dépeint comme un exercice de "politique-fiction", racontait selon le journal comment la députée de Paris, née au Gabon, expérimentait "la responsabilité des Africains dans les horreurs de l'esclavage" au XVIIIe siècle. Danièle Obono était ainsi transportée dans un village d'Afrique au XVIIIe siècle, puis vendue comme esclave à un notable arabe, avant d'être rachetée par un religieux français et amenée en France. L'article, accompagné de dessins de la députée LFI de Paris collier en fer au cou, avait été condamné unanimement par la classe politique. Emmanuel Macron avait appelé Danièle Obono pour lui faire part de sa "condamnation claire de toute forme de racisme".
Les prévenus avaient expliqué avoir voulu pointer "le déni" du courant racialiste auquel Danièle Obono faisait selon eux partie "vis-à-vis de l'esclavage opéré par des Africains vis-à-vis d'autres Africains". Ces condamnations ont suivi les réquisitions du procureur. Ce dernier avait estimé que "des injures racistes travesties sous l'apparence de la création" étaient "tout aussi dangereuses que l'attaque frontale" et réclamé une amende de 1 500 euros pour chacun des prévenus.
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