Futur gouvernement : "La présence de LFI au sein du gouvernement est un prétexte" pour ne pas appliquer le programme du NFP, dénonce Eric Coquerel

Le député de La France Insoumise de Seine-Saitn-Denis a réagi dimanche sur franceinfo aux menaces de censure d'un gouvernement du Nouveau Front Populaire, alors qu'Emmanuel Macron continue de consulter en vue de nommer un Premier ministre.
Article rédigé par franceinfo
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Eric Coqurel, député LFI, le 30 mai 2023. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"Je pense que la présence ou pas de ministres LFI au sein du gouvernement est un prétexte", dénonce dimanche 25 août sur franceinfo Eric Coquerel, député de la France Insoumise - Nouveau Front Populaire de Seine-Saint-Denis. Il réagit au fait qu'Emmanuel Macron refuse toujours de désigner Lucie Castets première ministre. "Aux membres du gouvernement, de l'exécutif et du camp présidentiel, de nous prouver l'inverse", ajoute l'élu.

"Nous leur posons donc simplement une question. Pour l'instant, nous attendons la réponse", déclare le député en référence à l'intervention de Jean-Luc Mélenchon samedi 24 août dans le 13h de TF1 qui a posé cette question : "Le gouvernement de Lucie Castets, s'il ne comportait aucun ministre Insoumis, est-ce que vous vous engagez à ne pas voter la censure et à lui permettre d'appliquer le programme pour lequel nous sommes arrivés en tête des élections législatives ?"

Accepter le choix des Français

Eric Coquerel l'assure, "ce qui nous paraît important c'est que le programme arrivé en tête des législatives, du NFP, en partie inspiré de LFI puisse être appliqué". Selon lui, la proposition de Jean-luc Mélenchon "met les intérêts premiers de LFI au second plan et les intérêts du pays au premier plan avec l'application du programme".

Mais le député en est persuadé, le fait qu'Emmanuel Macron ne nomme pas Lucie Castets à Matignon "est un prétexte depuis le début". Pourquoi ? "Parce que tout ça revient à éviter, pour Emmanuel Macron, d'accepter le choix des Français qui est de ne plus vouloir de sa politique. Je crois qu'il n'est pas d'accord avec ça, qu'il n'accepte pas et que la question de LFI est un prétexte mais il peut nous prouver l'inverse". "Depuis juillet, Emmanuel Macron aurait dû appeler la coalition vainqueur de cette élection. C'est anormal qu'un homme décide seul de ne pas respecter le choix souverain du peuple", ajoute l'Insoumis.

"Ils redoutent le retour d'une gauche digne de ce nom"

Eric Coquerel va même plus loin dans son analyse : "J'entendais Monsieur Macron dire qu'il n'y avait pas de vainqueur et Monsieur Wauquiez expliquer que nous serions le danger principal alors que plusieurs de ces députés ont été élus grâce à notre désistement. J'en reviens à penser que tous ces gens-là, derrière la dissolution, pensaient - et ça ne leur posait pas de problème - que le RN allait gagner". Selon lui, le NFP a donc "déjoué ces plans-là". Pour le député, ce que ses opposants politiques redoutent au fond, c'est "le retour d'une gauche digne de ce nom".

Questionné sur l'attaque de la synagogue de la Grande-Motte dans l'Hérault samedi 24 août et sur les critiques faites à LFI par plusieurs personnalités politiques, Eric Coquerel répond : "Ceux qui font un lien quelconque entre La France insoumise [et l'attaque d'une synagogue] au prétexte que nous demandons un cessez-le-feu entre Israël et la Palestine et la reconnaissance d'un Etat palestinien pour s'engager dans une voie de paix, je trouve que c'est une récupération politique innommable".

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