Reportage "Tous les prétextes sont bons" pour rejeter un gouvernement Castets : les militants de La France Insoumise s'agacent du blocage de la situation

En marge de la rentrée politique du parti, près de Valence, Jean-Luc Mélenchon a ouvert la porte samedi à un gouvernement de gauche, dirigé par Lucie Castets, mais sans LFI. La droite continue d'assurer qu'il censurerait un tel gouvernement, de quoi agacer les militants face à ce qu'ils considèrent comme des "prétextes".
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Des spectateurs installés devant le discours de Jean-Luc Mélenchon aux universités d'été de La France Insoumise, à Châteauneuf-sur-Isère le 23 août. Illustration. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

La situation reste bloquée. Alors qu'Emmanuel Macron reprendra lundi 26 août ses consultations en recevant l'extrême droite et les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, l'insoumis en chef Jean-Luc Mélenchon a proposé, samedi 24 août, un gouvernement NFP dirigé par Lucie Castets, sans ministre LFI, mais avec l'application de tout le programme. La droite du camp présidentielle et les Républicains répondent toujours non : cette situation irrite et agace les militants aux universités d'été des insoumis à Châteauneuf-sur-Isère, près de Valence.

Au milieu des stands sur l'antifascisme ou la cause palestinienne, des militants acclament Lucie Castets, de passage aux Amfis. Mais à côté, Marc a peu d'espoir sur le sort que réserve Emmanuel Macron à leur candidate : "Dès le début il ne veut pas, donc il ne changera pas. On verra bien l'issue mais elle est déjà écrite... Les consultations sont une comédie, un simulacre, comme la plupart des choses qu'il a faites. C'est du pipeau, de la communication et du grand blabla..."

"Peu importe"

Pourtant, Farid souligne que LFI est prête à céder sa place, si le chef de l'État accepte un gouvernement Nouveau Front populaire : "Qu'il y ait des ministres insoumis, nous, on aimerait bien mais peu importe. On n’est pas là pour avoir des places ou des strapontins comme les macronistes. Eux, c'est leur habitude."

Dans la queue pour aller écouter Lucie Castets, justement, Odile s'énerve du fait que le camp présidentiel "décrète que La France insoumise n'est pas dans l'arc républicain" alors que "même le Conseil d'État a dit qu'[ils] ne [sont] pas d'extrême gauche". Pour cette retraitée, ce n'est que de la stratégie : "Évincer LFI sert de prétexte pour faire éclater le Front populaire, je pense, et surtout pour que Lucie Castets ne soit pas nommée et que le programme ne soit pas appliqué."

"On veut bien, nous, républicains, et dans l'intérêt général, accepter de ne pas participer au gouvernement."

Odile, militante LFI

franceinfo

Son amie, Dominique, pense que les macronistes craignent le NFP : "Ils ne veulent absolument pas qu'on commence la moindre réforme parce qu'ils savent que si on commence la moindre réforme, les gens risquent d'adhérer au Nouveau Front populaire. C'est ça qu'ils ne veulent pas, donc tous les prétextes sont bons. Il ne faut pas que les gens puissent voir qu'il y a des alternatives."

C'est justement l'autre ligne rouge que mettent en avant les LR et la droite du camp présidentiel : le programme du Nouveau Front populaire, l'abrogation de la réforme des retraites ou des hausses d'impôts.

L'agacement des militants LFI devant le blocage politique : reportage de Victoria Koussa

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