La presse française souligne la première place de Hollande et le gros score de Le Pen
Au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, la presse française met en lumière deux faits marquants : la première place obtenue par François Hollande et le gros score de Marine Le Pen. Tour d'horizon des titres parus lundi 23 avril.
Lundi 23 avril, au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, les éditorialistes de la presse nationale se penchent sur les résultats.
Des scores, autour de 28 % pour le candidat socialiste, de 27 % pour le président sortant Nicolas Sarkozy et de 19 % pour la candidate du Front national, qui prêtent à des interprétations différentes selons les titres.
Une "envie profonde de changement"
En "Une" de Libération : "Hollande en tête, Le Pen, trouble-fête". Le quotidien note en page deux que le candidat socialiste est "premier" et que la présidente du Front national est "placée", il estime aussi que le président sortant Nicolas Sarkozy est "distancé".
Pour Nicolas Demorand, c'est la "nette victoire" de François Hollande qui prime. Dans l'éditorial de Libération, il affirme : "Ce n'était pas écrit, loin de là", ajoutant que ce premier succès témoigne de "l'envie profonde d'un changement de politique, d'une manière de gouverner, la volonté de voir d'autres valeurs au sommet de l'Etat."
"L'immense défi de Sarkozy"
Une analyse que ne partage pas Etienne Mougeotte, directeur des rédactions du Figaro. Le journal titre ainsi : "La percée de Marine Le Pen relance le second tour".
Dans son éditorial, Etienne Mougeotte reconnaît que "François Hollande aborde en tête la ligne droite de l'élection présidentielle". Mais pour lui, rien n'est joué, compte tenu notamment du "score décevant de Jean-Luc Mélenchon".
Il souligne "l'immense défi de Nicolas Sarkozy" : "Trouver les mots, les attitudes, les engagements propres au rassemblement qui évitera de confier l'Elysée à la gauche le 6 mai."
Un "désaveu" pour Sarkozy
Pour le quotidien communiste L'Humanité, qui a soutenu le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon, arrivé en quatrième place, le bilan principal de ce premier tour est le désaveu de Nicolas Sarkozy.
"Ni les poses en sauveur de la nation dans les tourmentes financières, ni l'agitation des périls sécuritaires, ni l'usage nauséabond du rejet des étrangers, ni les attaques contre les syndicats n'ont suffi", écrit l'éditorialiste de L'Humanité Patrick Appel-Muller.
"La déception a conduit un nombre très important, trop important, d'électeurs à voter en faveur de Marine Le Pen dont les thématiques ont été crédibilisées par leur reprise à droite", ajoute-t-il.
"Un petit 21 avril"
Plus neutre, le quotidien économique Les Echos souligne en "Une" que François Hollande arrive en tête et note lui aussi que Nicolas Sarkozy est confronté à une "équation difficile".
Et d'insister sur la percée de Mme Le Pen. En effet, Guillaume Tabard intitule son édito "Un petit 21 avril".
Dans son éditorial, Dominique Quinio de La Croix note quelques surprises, notamment une participation relativement élevée, avant de s'inquiéter, lui aussi, de la performance réalisée par Marine Le Pen.
"Le score du Front national en témoigne : Marine Le Pen a fait franchir un cap à son parti, largement banalisé et "dédiabolisé", au risque de faire oublier ses accents nationalistes et populistes", écrit-il.
Marine Le Pen «s'installe dans le paysage, pulvérise Mélenchon», relève Didier Louis dans le Courrier Picard. Il ajoute que la forte participation des Français "reflète leur gravité face à la crise et obligera le vainqueur des urnes à apporter des réponses à leurs angoisses, captées de manière spectaculaire par le Front national»
«Le FN s'impose à nouveau comme une force incontournable», note Bruno Dive dans Sud-Ouest. «Près d'un électeur sur cinq adhère au programme de Le Pen fille» écrit Philippe Palat dans le Midi Libre.
"Un face-à-face acharné"
Et les éditorialistes analysent aussi le duel qui s'annonce. "L'avantage, pour l'instant, va à François Hollande. En tout état de cause, Nicolas Sarkozy est dos au mur. Mais c'est dans ces situations-là qu'il est le plus dangereux pour ses adversaires", prévient Philippe Waucampt dans le Républicain Lorrain.
Ainsi, pour Michel Urvoy, dans Ouest-France, François Hollande va désormais se retrouver dans "un face-à-face acharné". En effet, l'éditorialiste note que "le président sortant considère qu'une nouvelle campagne s'ouvre ce matin et que la confrontation télévisée, projet contre projet, personnalité contre personnalité, sera le moment de vérité."
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