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Privés de majorité absolue, les députés Ensemble ! accusent le coup à l'Assemblée : "Si on ne veut pas tout bloquer, il faut se parler"

Les 245 députés de la majorité vont devoir élire ce mercredi leurs chefs de groupes. Une rentrée maussade après un score décevant aux législatives, matérialisé par la défaite de nombreuses figures de la précédente mandature, comme Christophe Castaner ou Patrick Mignola.

Article rédigé par franceinfo - Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le bâtiment de l'Assemblée nationale française, la chambre législative basse du gouvernement français, situé dans le 7e arrondissement de Paris, le 3 mars 2020. (LUDOVIC MARIN / AFP)

À quelques pas des députés de la gauche qui se prennent dans les bras, s'applaudissent dans l'hémicycle, les membres de la majorité rasent presque les murs de la salle des Quatre Colonnes.  Si les troupes tentent de faire bonne figure devant les caméras, elles demeurent plongées dans le flou. "C'est assez violent", confie un député. Le camouflet est brutal : le mouvement Ensemble ! n'obtient pas la majorité absolue, et accuse le coup.

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La majorité vote mercredi 22 juin dans la matinée pour désigner les nouveaux chefs de groupes. Quelle figure va diriger Horizons à l'Assemblée ? Même question pour le MoDem et Renaissance (ex-LREM) puisque Patrick Mignola et Christophe Castaner ont été tous les deux battus.

Au moment de débuter cette nouvelle mandature, Stéphane Mazard, député Renaissance de l'Aveyron, est partagé : "Tout est un petit peu mêlé, c'est-à-dire qu'on est satisfait à titre personnel d'être élu et puis il y a quand même une inquiétude sur la façon dont notre institution qu'est l'Assemblée nationale va fonctionner." D'où l'importance pour lui d'avoir une femme ou un homme solide à la tête du groupe. Aurore Bergé, Jean-René Cazeneuve et Stella Dupont sont candidats. "La tâche va être difficile parce que Christophe Castaner était un bon capitaine qui faisait l'unanimité au sein du groupe", indique le député. "Il va falloir quelqu'un qui fasse l'unanimité, qui fasse la synthèse entre toutes les personnalités et les sensibilités, et qui soit surtout en capacité de parler avec les autres groupes, puisqu'on sait que le contexte nous oblige."

Déjà des divisions sur les alliances à nouer

De son côté, Barbara Pompili reconnaît un "contexte difficile", mais l'affirme : "Il va falloir qu'on construise l'intelligence collective et il faut qu'on s'y mette tous." L'ex-ministre est réélue dans la Somme. "Si on ne veut pas tout bloquer, il faut se parler, assure-t-elle. Parlons-nous ! Il faut qu'on travaille tous ensemble."

"La majorité, qui est une majorité relative, doit déjà se mettre un peu d'accord entre elle. Et puis après, il va falloir parler avec les autres."

Barbara Pompili, députée Renaissance

à franceinfo

Mais faut-il parler avec tout le monde ? Notamment avec le Rassemblement national, qui dispose maintenant d'un groupe puissant au Palais-Bourbon ? Le sujet divise. Certains sont contre, comme la députée de Savoie Véronique Riotton : "Hors de question ! Rassemblement national ou France insoumise, il ne faut pas être dupe, on est sur des systèmes de blocage, on est sur des systèmes de vociférations. Donc c'est une honte à la République." Opposés également au RN, d'autres sont plus nuancés comme Hadrien Ghomi, qui entame son premier mandat. "Il faut que toutes les bonnes volontés se réunissent texte par texte. On essaye de mettre de la politique, mais moi je ne regarde pas la couleur politique d'un député. Ce que je regarde, c'est si ce député ou si cette députée est en capacité et souhaite faire avancer le pays."

Déjà des divisions et encore beaucoup de questions. La majorité, qui navigue en eaux troubles, déjeune sur une péniche mercredi midi pour fédérer les troupes. 

Privés de majorité absolue, les députés Ensemble accusent le coup à l'Assemblée - le reportage de Victoria Koussa

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