La stratégie numérique de Jean-Michel Baylet
Les réponses du président du Parti radical de Gauche et candidat à la primaire socialiste à notre questionnaire sur sa vision d'Internet et des réseaux sociaux dans la campagne présidentielle.
Quelle sera votre présence sur le numérique et en particulier sur les réseaux sociaux pour votre campagne électorale ?
Je suis bien conscient que les réseaux numériques et les réseaux sociaux sont devenus un relais puissant pour toute campagne électorale moderne. Je compte donc être présent tant à travers le site officiel du PRG, dont je suis le candidat dans cette compétition, qu'à travers un blog consacré à ma candidature dont le lancement est prévu pour la première semaine d'août
Utilisez-vous déjà Twitter et/ou Facebook ?
J'utilise un peu Twitter et Facebook, mais c'est essentiellement pour entretenir un lien direct avec les militants du PRG. Evidemment, je compte être plus actif tout au long de la campagne car ces nouveaux outils de communication sont devenus incontournables pour une élection nationale.
Pensez-vous que l'élection présidentielle puisse se jouer sur internet ?
Internet va avoir un rôle stratégique dans l'élection présidentielle. Mais je reste convaincu que rien ne remplace un contact direct avec les électeurs. Une campagne Internet a du sens et a de la consistance uniquement si elle est adossée à une véritable campagne de terrain et à une bonne présence dans les médias. Internet ne remplace pas les autres outils d'une campagne électorale c'est un outil en plus, mais un outil indispensable aujourd'hui.
A vos yeux, le débat démocratique dans le monde virtuel est-il au moins aussi important que dans le monde réel ?
Le débat démocratique est important, quel que soit la forme qu'il prend. Nous savons qu'aujourd'hui les rythmes de vie et les modes d'information sont très différents selon les classes d'âge, selon que vous habitez dans un grand centre urbain ou dans une ville moyenne de province ou encore dans un village. Le « monde virtuel » est un espace qui abolit le temps et l'espace c'est donc un formidable moyen de toucher nos concitoyens.
Que pensez-vous des considérations qui veulent qu'internet soit une poubelle à rumeurs, une caisse de résonnance pour tout et n'importe quoi, ou bien un réseau d'intelligence sociale ?
Internet est une « agora », vous ne pouvez pas éviter les rumeurs ou les « ragots » sur Internet comme sur la place du village ou le pied de l'immeuble. La difficulté sans doute avec Internet c'est que le web donne à la rumeur la « force de l'écrit » et qu'il est très difficile de mettre fin à une rumeur sur Internet. Ensuite évidemment, quand des centaines, voire des milliers de personnes, échangent collectivement ou unissent leurs efforts dans un but précis il ne peut qu'en ressortir une intelligence collective impressionnante. N'est-ce pas d'une certaine manière le sens de certaines initiatives de partage de puissance de calcul ou de recherche d'information dans des masses documentaires ?
Êtes-vous pour ou contre une régularisation du web ? Êtes-vous pour ou contre un amendement ou un prolongement de la loi Hadopi ?
Le web est un espace public, à ce titre il faut des règles. Réglementer ne signifie pas systématiquement restreindre les libertés. Les Radicaux sont attachés à la liberté d'expression et il ne nous semble pas utile d'imaginer une législation spécifique pour Internet en la matière. Pour autant, Internet pose de véritables problèmes qu'un gouvernement responsable ne peut pas ignorer : la protection des enfants, le droit à l'oubli, l'usurpation d'identité, la protection de la propriété intellectuelle sont, par exemple, des domaines où l'intérêt général nous dicte d'agir. La loi Hadopi a de nombreuses imperfections et la Gauche devra reprendre le travail qui a été engagé pour mieux préserver les libertés individuelles.
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