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La stratégie numérique de Ségolène Royal

Les réponses de la présidente de la région Poitou-Charentes et candidate à la primaire socialiste à notre questionnaire sur sa vision d'Internet et des réseaux sociaux dans la campagne présidentielle.
Article rédigé par Francetv 2012
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Ségolène Royal, candidate à la primaire socialiste. (AFP PHOTO / THOMAS SAMSON)

Les réponses de la présidente de la région Poitou-Charentes et candidate à la primaire socialiste à notre questionnaire sur sa vision d'Internet et des réseaux sociaux dans la campagne présidentielle.

Quelle sera votre présence sur le numérique et en particulier sur les réseaux sociaux pour votre campagne électorale ? Utilisez-vous déjà Twitter et/ou Facebook ?
Internet est désormais un outil indispensable pour débattre avec les citoyens. Ces échanges prolongent ceux que j'ai sur le terrain, lors de mes nombreux déplacements, comme ceux que nous avons développés lors des Universités Populaires Participatives.
Chaque outil a son langage et son usage : les réseaux sociaux permettent d'instaurer un lien plus personnel. C'est pourquoi je tiens à écrire moi-même mes messages sur . C'est pour moi une exigence d'authenticité. Par ailleurs, afin de proposer des réponses précises, j'ai mis en place un rendez-vous hebdomadaire autour d'une « twitt-interview » durant laquelle tout le monde peut me poser des questions en utilisant l'hashtag : #QASR.
est également un formidable outil de mobilisation militante (création d'évènements, pages de soutien,…) dont la souplesse d'utilisation offre à chacun la possibilité d'adapter son message et aux militants de se l'approprier. Lors de mon dernier déplacement à Rodez, Toulouse, Lavelanet et Carcassonne, nous avons publié en direct un journal de campagne.

Pensez-vous que l'élection présidentielle puisse se jouer sur Internet ?
C'est avec des solutions aux défis de la France et aux problèmes des Français que l'on gagne. Cependant il est très important d'être présent sur Internet car c'est le quotidien de nombreux Français de toutes générations et de tous milieux. Internet est un outil de diffusion, d'information et de débat : aux politiques de s'y adapter pour ouvrir de nouveaux espaces de dialogue avec les citoyens.

A vos yeux, le débat démocratique dans le monde virtuel est-il au moins aussi important que dans le monde réel ?
Le débat démocratique dans l'univers virtuel est fondé à devenir aussi important que dans le monde réel. La Révolution numérique marque la société contemporaine de la même façon que la Révolution industrielle a transformé la société au XIXème siècle

Que pensez-vous des considérations qui veulent qu'Internet soit une poubelle à rumeurs, une caisse de résonance pour tout et n'importe quoi, ou bien un réseau d'intelligence sociale ?
Un outil n'est ni bon ni mauvais en soi. C'est l'usage qu'on en fait qui compte. Internet n'est pas un espace de non droit : les propos peuvent être poursuivis au même titre que des propos qui seraient tenus dans la presse écrite ou à la télévision. Mais je retiens surtout qu'Internet est d'abord un nouveau champs de liberté : le printemps arabe vient de nous démontrer, s'il était nécessaire, la force que peuvent avoir les réseaux sociaux. Ils ont eu un rôle comparable, lors des événements tunisiens et égyptiens, à celui de la radio lors de la seconde guerre mondiale en France avec « Ici Londres ». La liberté a besoin de règles pour s'épanouir : il faut donc faire attention, lorsque nous mettrons en place, je l'espère au niveau international, un cadre légal plus efficace, à garantir les libertés d'opinion et d'expression et le respect dû à chacun.

Êtes-vous pour ou contre une régularisation du web ? Êtes-vous pour ou contre un amendement ou un prolongement de la loi Hadopi ?
La régulation du web est indispensable, et la question du respect du droit d'auteur et des droits voisins - et donc du téléchargement illégal - est à ce titre une question majeure.
Nicolas Sarkozy cherche aujourd'hui à faire son mea culpa sur cette loi Hadopi évoquant «une maladresse» de communication, mais, dès sa conception, la loi opposait les créateurs aux internautes, c'est-à-dire les artistes à leur public. Ce texte était déjà dépassé et périmé au moment où il a été adopté. Il visait à réprimer le téléchargement au moment même où le streaming est en plein essor. Le dispositif mis en œuvre est par ailleurs coûteux, difficile à mettre en œuvre et contournable par ceux qui le souhaitent : il est donc inefficace.
On a choisi un système répressif, refusant ainsi d'imaginer des moyens d'échange nouveaux, propres à l'ère numérique sans se soucier des internautes. Il faut imaginer des règles claires, efficaces et justes. Je propose de réfléchir à une solution partagée et satisfaisante pour tous, pour les créateurs comme pour les internautes, fondée sur un système de redevance, sans forcement revenir pour autant à l'idée de la licence globale.
Je demande aussi, par mesure d'égalité, que soit engagé un travail pour aligner le régime de TVA de la presse numérique sur celui de la presse papier. Ce serait un puissant levier pour soutenir l'indépendance de la presse, dans un un secteur complémentaire aux médias classiques.

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